Ni les lycées, ni les enseignants ne dispensent de cours de soutien aux candidats au bac, ayant suivi l’ancien programme. Depuis cette année, les établissements scolaires du secondaire n’assurent que les cours du nouveau programme. Ainsi, les autres élèves se retrouvent exclus de fait, quel que soit leur âge. Au niveau des lycées, on ne veut plus parler de ces exclus à qui on accorde, malgré tout, la faveur (ou le droit) de repasser le baccalauréat mais en tant que candidats libres. Si l’administration leur permet de se présenter à l’examen, elle ne fait, par contre, aucun effort pour les aider à le préparer. S’ils doivent se représenter avec les mêmes connaissances que l’an dernier, leurs chances de décrocher, cette année le fameux “passeport pour l’université” sont plutôt faibles. Comme d’habitude, ce sont leurs parents qui s’inquiètent le plus pour eux. “Comment voulez-vous que nos enfants aient une chance de décrocher leur bac s’ils n’améliorent pas leur niveau de l’an dernier”.
Même les enseignants habitués à dispenser des cours particuliers payants n’ont pas jugé utile d’ouvrir des sections pour cette catégorie. Les candidats libres ont de tout temps été considérés comme la dernière roue du carrosse. Pourtant, ceux qui ont réussi à décrocher le bac au bout de la troisième ou quatrième fois ont, une fois à l’université, montré des dispositions insoupçonnées aux études. Il ne reste que les associations de parents d’élèves comme bouée de sauvetage. Elles ne doivent pas abandonner des centaines de jeunes qui peuvent être récupérés et enlevés à la rue. Les associations culturelles pourraient aussi faire un geste envers cette frange de la société qui attend que quelqu’un lui tende la main.
A. O. T.