En effet, les pluies torrentielles qui se déversent, engloutissent au fil des jours la périphérie et à l’intérieur de cette coquette station balnéaire désertée par l’harmonie, les riverains ont appris à côtoyer le pire avec comme arme de défense la volonté et le courage d’affronter les calamités d’un climat de plus en plus impitoyable.
La précarité est née avec la naissance de ce village appelé auparavant “ELGARAGE”, un îlot de maisons projeté en cette époque sur un marécage transformé avec la succession des années en bidonville avant de céder devant une anarchie architecturale qui a fini par anéantir tout espace pouvant servir pour une utilité publique et plonge ainsi le village dans une agonie et offre un visage fantôme.
Les routes boueuses accompliront leur mission dans ce monde sans repères où les gens trinquent, triment et se débrouillent dans l’anonymat le plus total à l’ombre du chômage qui s’accentue au point où on semble appartenir a un univers clos où la ma-vie est assimilée à une espèce de fatalité incapable de comprendre tous les échecs.
Les habitants de cette ville semblable à la canne à sucre du CAP CABANA Beach du Brésil, s’étirent dans tous les sens en quête d’une vie meilleure hélas, tout présage, à leur grande stupéfaction, des lendemains incertains. Ils n’exigent ni logements d’urgence ni premiers secours ni appels insistant en direction du croissant rouge et ils n’ont jamais manifesté leur colère de citoyens incommodés.
A tout cela, et comme un malheur n’arrive jamais seul, Dame Nature vient accabler la population d’une autre épreuve à endurer qui est celle des deux oueds (Aguerioun et Boulzazene), dont les débits atteignent en période hivernale un seuil inimaginable. Une menace de taille qui sonne telle une alarme qu’il faut mettre en veilleuse avec en ligne de mire un ultimatum aux autorités pour une sérieuse prise en charge pour parer à d’éventuelles catastrophes qui pourront faire mal notamment dans les tous prochains jours.
Chiffres à l’appui, si l’on comptabilise le nombre d’agriculteurs ayant déjà payé les frais des débordements de ces deux rivières, tout prouve que rien n’a changé en matière de prise en charge des terres cultivables les jouxtant et les crues continuent de dévorer des parcelles entières au fil des années sans toutefois que l’état censé protéger le citoyen daigne y mettre le holà.
Au contraire, l’écho se fait juste pour ceux qui ont les bras longs témoignent nos interlocuteurs.
Entre l’enclume et le marteau, Melbou se trouve aujourd’hui entre les bravades de l’avancement de la mer et les submersions des oueds qui finiront inéluctablement par l’anéantir tôt ou tard de la carte géographique de la capitale des Hammadites à moins que le premier magistrat de la wilaya, fraîchement affecté, tend ses bras à cette population et prévoit les solutions qui s’imposent. Du pain sur la planche puisque le blocage qui persiste au niveau de l’assemblée populaire risque d’entraver toute initiative de développement avec le refus de la majorité des élus de rejoindre la liste RCD qui persistent et signent que le divorce est officiellement déclaré…
Rabah Zerrouk
