Le “bohémien” assassiné

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Il fut parmi les précurseurs de la chanson kabyle. Une chanson de rêve et d’éveil qui marque jusqu’à aujourd’hui les consciences et les souvenirs.

Mohand Said Oubelaid, de son vrai nom Larbi Mohand, est né en 1923 à Aït Smaïl, commune de Bounouh, à Boghni, une région qui a donné naissance à toute une génération de chanteurs célèbres, entre autres, le regretté Farid Ali. Oukil amar et Akli Yahiatène.

Il fut un chanteur passionné dès son jeune âge, il venait à l’époque de s’engager dans la chanson… Avehri siwda-ssen slem, JSK, Aghilas… et d’autres comme d’ailleurs tous les fils de la région.

L’exil l’emporta, pour quelques années, en France afin d’assurer la subsistance, sa petite famille.

A son retour, il errera à travers la Kabylie à la recherche de la quiétude, d’abord hébergé dans un centre d’accueil, il revient sa région natale où il a mené une vie “acerbe” tout en se déplaçant d’un coin à l’autre accompagné de sa guitare. plusieurs âmes charitables lui ont offert leur aide, parmi eux, Matoub Lounès, mais le « bohémien », a préféré son errance.

Il s’installera à Azeffoun dans une chambre d’hôtel, il animera des soirées pour de jeunes mélomanes qui le priaient d’interpréter ses fameuses rengaines parlant d’amour, d’exil, de patriotisme…

un certain 4 mars 2000 au petit matin matin, la ville côtière d’Azeffoun sera réveillée par une troublante et tragique nouvelle, le corps du chanteur Mohand Said Oubelaid venait d’être découvert à moitié enseveli dans le sable de la plage, L’auteur du crime un certain Madjid s’était servi, pour accomplir son forfait, d’une derbouka tard dans la nuit alors que le chanteur dormait probablement.

Le coupable sera condamné à 20 ans de prison ferme par la cour d’assises de Tizi-Ouzou sous l’inculpation d’homicide avec préméditation, mais « le châtiment qui lui a été infligé par la justice ne pourra égaler l’ampleur de son remord ».

Après avoir vagabondé sur les côtes de cette ville, dite la (ville des artistes), son destin aura été de mourir de la main d’un enfant de sa région.

Akli Slimani

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