Il n’y a pas que la grippe aviaire !

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Parmi les maladies virales qui peuvent toucher les élevages de poulets ou de dindes les vétérinaires placent la maladie de Gumboro parmi les plus connues. Décrite pour la première fois en 1962 dans la ville de Gumboro aux Etats-Unis d’Amérique, cette maladie représente une des toutes premières maladies de par son importance économique, dans toutes les régions du monde. Des formes sévères de la maladie de Gumboro sont apparues en Europe en 1987, associées à des « virus hypervirulents ». Ces souches très pathogènes se sont ensuite propagées à de nombreux pays. Les vétérinaires parlent également d’autres maladies virales comme la maladie de Marek qui est représenté par un lymphome d’origine virale, associé à des tumeurs nerveuses ou viscérales. Cette maladie est véritablement apparue comme une contrainte majeure pour la production avicole mondiale au cours des années 60, avec l’émergence de variant pathogènes. Depuis, la diffusion de la vaccination a permis la maîtrise, relative, de cette infection des accidents, liés à de mauvaises pratiques vaccinales où des isolats particulièrement pathogènes sont régulièrement observés. Les leucoses aviaires font également partie des maladies virales les plus répandues dans le monde. Ce sont un groupe de maladies tumorales du poulet, connues depuis longtemps. Elles causent une variété de lésions tumorales, malignes ou bénignes.

L’impact est surtout économique, avec des pertes dues à des baisses de gain de poids ou de production d’œufs. La leucose lymphoïde est la forme la plus observée sur le terrain. Si l’on consomme la viande, blanche notamment, pour ses vertus antianémiques, le poulet peut à son tour souffrir d’anémies. L’anémie infectieuse (AI) du poulet est causée par un virus de la famille des Circoviridae. Elle est caractérisée par une anémie aplasique, avec déplétion des tissus lymphoïdes, des hémorragies sous-cutanées et intramusculaires, et une immunodépression. Il est également question de la bronchite infectieuse dans la liste de maladies virales avancées par les vétérinaires. Il s’agit d’une maladie virale de distribution mondiale, très fréquente et très contagieuse. Elle entraine de grandes pertes dans la production d’œufs et le gain de poids, et peut aussi provoquer des saisies à l’abattoir. Elle est décrite pour la 1re fois en 1930 aux USA sous la forme respiratoire, puis dans les années 40 pour la forme reproductrice et dans les années 60 pour la forme rénale. Il est également question de la Laryngotrachéite infectieuse (LTI) qui est une maladie respiratoire virale très contagieuse. Son incidence actuelle est limitée, mais elle peut entraîner de sévères pertes économiques. Elle concerne essentiellement l’aviculture des pays chauds, notamment au Maghreb. Les métapneumoviroses aviaires, qui sont des maladies respiratoires, sont décrites depuis les années 70. Elles regroupent deux maladies aux symptômes et lésions semblables. Il s’agit de la Rhinotrachéite infectieuse de la dinde (RTI) et du syndrome infectieux du gonflement de la tête de la poule (SIGT) ou « Grosse tête infectieuse » (GTI). Des infections ont été récemment décrites chez les canards. La variole aviaire est également une maladie virale. Elle est à l’origine de lésions cutanées sur les parties non emplumées et de lésions diphtériques ou prolifératives sur les parties supérieures du tube digestif et de l’appareil respiratoire.

C’est une maladie importante, connue depuis longtemps, et qui est encore une contrainte sanitaire dans les régions chaudes. Il est enfin question de l’encéphalomyélite infectieuse aviaire pour la liste des maladies virales. C’est une maladie infectieuse affectant essentiellement les jeunes volailles. Cette maladie avait une réelle importance économique jusqu’à l’apparition de la vaccination qui a considérablement diminué son impact.

Dans la liste des maladies bactériologiques dont la propagation est directement liée aux conditions d’élevage, on trouve d’abord les colibacilloses qui sont sans doute les infections bactériennes les plus fréquentes et les plus importantes en pathologie aviaire. Elles peuvent entrainer des mortalités, des baisses de performances et des saisies à l’abattoir. Contrairement aux infections des mammifères, les colibacilloses aviaires prennent des formes générales, avec une voie d’entrée respiratoire ou génitale.

La plupart des colibacilloses sont des surinfections, à la suite d’infections virales ou bactériennes (mycoplasmes respiratoires notamment). La pasteurellose est également une maladie infectieuse, due au Pasteurella multocida, affectant de nombreuses espèces d’oiseaux. Elle doit son nom à Pasteur qui a précisé les caractéristiques du germe en cause, qui avait été découvert dès 1879 par Toussaint. On rencontre la maladie dans le monde entier, sous forme sporadique ou enzootique, aiguë ou chronique. La liste des maladies d’origine bactériologique met également en avant les risques que peuvent présenter les mycoplasmoses aviaires pour la santé de l’élevage. Il s’agit d’infections respiratoires, génitales ou articulaires. Ce sont des maladies insidieuses, courantes, qui ont néanmoins régressé ces dernières années, suite aux efforts de leur éradication dans les troupeaux reproducteurs. Elles entraînent de lourdes pertes économiques.

Les infections à l’Ornithobacterium rhinotracheale sont également des maladies bactériologiques liées aux problèmes respiratoires. De découverte récente : en 1993, l’Orhinotracheale fait partie des germes participant aux syndromes respiratoires, essentiellement chez la dinde. Les clostridioses digestives aviaires ou l’entérite nécrotique est une maladie bactérienne digestive fréquente dans les élevages de poulets et de dindes. Si l’étiopathogénie de l’agent est bien connue, les facteurs déclenchants sont encore discutés. La résurgence de cette maladie a cependant coïncidé avec des changements dans l’alimentation des volailles. Outre des conséquences cliniques (mortalité), la maladie a aussi des répercussions économiques importantes en termes de surcoût médicamenteux, sous-performance zootechniques, augmentation des saisies en abattoir. Les vétérinaires parlent également du botulisme aviaire. C’est une toxi-infection, considérée comme rare en élevage avicole, mais pour des raisons encore inexpliquées, elle a connu une forte recrudescence en France en 2007. Au-delà de la détection et de la gestion des foyers observés sur le terrain, se pose la question de l’évaluation du risque pour la santé humaine.

Le coryza infectieux est également une maladie bactérienne. Il affecte le système respiratoire supérieur. Cette maladie est caractérisée par une inflammation aiguë de l’appareil respiratoire haut. Son impact semble moins important aujourd’hui, et est surtout économique, en relation avec des baisses de performance. La tuberculose est, quant à elle, une maladie infectieuse, contagieuse, commune à l’homme et à de nombreuses espèces animales.

La tuberculose aviaire est devenue rare en élevage industriel, se limitant surtout aux élevages fermiers. Par contre, elle pose un problème de santé publique en raison de la possible transmission de la maladie de l’oiseau à l’homme.

La staphylococcose est, par contre, une infection opportuniste qui se manifeste surtout au niveau locomoteur. Elle est responsable de baisses des performances zootechniques, de saisies à l’abattoir et de toxi-infections alimentaires. La riemerellose est une infection des palmipèdes et de la dinde, due au Riemerella anapestifer, anciennement dénommée Pfeifferella, Pasteurella ou Moraxella anapestifer. Mise en évidence au début des années 70 en France, elle est devenue, ces dernières années, une dominante de la pthologie des palmipèdes, à l’origine de pertes économiques importantes. Il s’agit là d’un résumé des principales pathologies d’origine virale ou bactérienne avancées par les vétérinaires et spécialistes des grands laboratoires de contrôle. Si certaines maladies sont connues par le grand public en raison des récentes pandémies qu’a connu la filière avicole en Algérie, et dans le monde, cette liste de maladies recèle les infections les plus répandues dans le monde et au niveau local, même si elles sont méconnues du simple consommateur. Une façon d’encourager ce dernier à réfléchir plus d’une fois avant de s’approvisionner en poulets.

Synthèse Samia A-B

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