Le nouveau film de Boualem Kamel, “D’encens et de mémoire s’écrivent vos noms » vient de sortir en salle. Il est actuellement projeté sur les écrans de la cinémathèque d’Alger.Le cinéaste rapporte et rappelle dans ce film documentaire, la cruauté des islamistes qui ont endeuillé l’Algérie durant la décennie rouge. Il évoque, ici des intellectuels, hommes de science et de culture qui ont été assassinés par les intégristes à Alger, entre 1993 et 2000.L’œuvre évoque une ère funèbre, où l’auteur insiste dans chaque détail à mémoriser des faits réels afin qu’ils restent marqués dans l’histoire à tout jamais. Le cinéaste invoque ces intellectuels qui ont préféré rester dans leur propre pays afin de donner le meilleur d’eux-mêmes pour une Algérie moderne et civilisée. Boualem Kamel témoigne de la vie du professeur en psychiatrie Mahfoud Boucebci, du sociologue M’hamed Boukhobza, du sociologue et chercheur universitaire Djillali Liabés, du médecin et poète Flici, du journaliste et écrivain Tahar Djaout, de l’imam Mouhamed Bouslimani et du comédien et homme de théâtre Azzeddine Medjoubi.Dans » D’encens et de mémoire s’écrivent vos noms « , il raconte l’itinéraire de ces hommes mais donne aussi le maximum de réponses à travers les témoignages d’amis et proches pour éclaircir le but que se sont fixés ces criminels, afin de les atteindre. Les atteindre pour asphyxier l’Algérie dans la médiocrité imposée par un régime intégriste. Ce film est : « Contre le silence de la mémoire, c’est aussi un hommage à tous ceux, connus ou inconnus, libres ou enfermés qui se sentent emprisonnés dans l’étau de la vie et qui ont peur de la folie des hommes, quand vient le temps des horreurs », dira le cinéaste dans un écrit sur l’œuvre.Boualem Kamel a conçu déjà huit documentaires et un clip. Il a réalisé « La colombe » et « Jijel » en 1992. « Oran, la légende » en 1993, « Si Abdelkader Alloula » et « Mesmar J’ha » en 1994, « De Mouloud Feraoun à Djillali Liabès », en 1995. En 1998, il met en œuvre “Les enfants d’El Manar » et « Merci, Pierre Claverie ».La majorité de ces films documentaires qui ont été produits par la télévision algérienne ont été censurés par cette même entreprise.
Fazila Boulahbal
