Des jeunes exposent habituellement leurs cageots où retentissaient leurs cris invitant les riverains et les passants à s’y approcher, mais ces derniers jours, ils se contentent juste de se mettre debout devant leurs marchandises surtout en cette journée du vendredi et si un client leurs demande le prix leur réponse est timidement donnée puisqu’on est pas dans une autre région mais bel et bien à Azeffoun seulement à quelques pas de la grande bleue, la Méditerrannée, là où les dons de la mer existent. Un poissonnier nous a déclaré : “J’ai vraiment honte d’annoncer le prix car les gens nous prennent pour des profiteurs… Ils nous répondent toujours : “on n’est pas à Tamanrasset, on est bel et bien à Azeffoun, c’est vraiment honteux”.
Sur le quai du port un livreur nous affirme que : “Vu le mauvais temps qui persiste et les normes commerciales auxquelles ce commerce se livre, et vu l’offre et la demande, la flambée des prix de ce dernier est inévitable car le prix de 200 DA est le résultat du prix de la caisse à 4200 DA sur le quai”. Parmi ceux qui contestent la hausse du prix, un ancien gargotier renommé pour sa recette unique de préparation de la sardine, situé au centre-ville, affiche toutes ses inquiétudes : “Je ne sais plus comment fixer le prix du plat ou du casse-croûte avec cette hausse des prix exorbitants cela nous revient très difficile de satisfaire le client, on est dans une impasse avec notre activité”.
Ce marché n’a connu guère d’équilibre depuis 2 mois et le prix a atteint la barre des 130 DA. Bien que les pêcheurs partent avec leurs chalutiers tous les soirs ou tôt le matin à la pêche pour une nouvelle aventure menus de filets, ils reviennent bredouilles. Rencontré sur les lieux de vente G. S nous confie : “Dans le passé on l’appelait le plat des pauvres et maintenant avec cette hausse vertigineuse, il n’est guère à leur portée car il se classe dans le rayonnage de la haute gamme”.
Sahnoune Karim
