Le FLN ne fait plus rire

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La direction et les militants du FLN savourent tranquillement leur bonheur. Ils n’ont plus d’effort à faire pour élaborer un programme, formuler des propositions de circonstance ou à terme. Depuis que leur parti s’est greffé au programme du président de la République, ils ne font même plus semblant d’être dans un vrai parti comme ils ont essayé de le faire depuis toujours. Il est vrai que Abdelaziz Belkhadem se saisit souvent des “rumeurs” du palais ou des “secrets” du sérail, pour s’emparer de l’exclusivité de l’annonce et, pourquoi pas, suggérer que le FLN en est l’émanation. On connaît le sort qui a été réservé à quelques-unes de ces propositions-exclusivités dont la plus spectaculairement humiliante est la date de la révision constitutionnelle ainsi que la “mouture” élaborée par la commission ad hoc du FLN. Mais Belkhadem comme son état-major n’ont pas l’habitude d’être courroucés pour si peu, surtout qu’ils savent les dimensions de la porte de sortie qu’ils se sont aménagée. Quand on a la confortable latitude de dire que tout ce qui émane du président de la République est le bienvenu, on n’a pas à s’inquiéter du fait d’avoir dit le contraire plus tôt.

Au FLN, on peut donc faire des annonces “officielles” pour rappeler qu’on est au pouvoir et formuler des “proposition” pour ne pas oublier qu’on est un parti “indépendant.” Si les premières sont démenties et les secondes ignorées, ça va quand même de soi puisque c’est le… président qui décide ! ça fait longtemps qu’on n’a pas vécu une si belle harmonie au sein de ce parti cycliquement traversé par des crises internes. Il n’y a même plus ces coups de gueule, ces petits “redressements” et “retraits de confiance” qui faisaient sa vie organique. Avant, il n’y a jamais eu de divergences politiques dans ses rangs, maintenant il n’y a même plus de conflits d’intérêts. On ne pouvait pas penser différemment parce qu’on ne pensait pas. Voilà que même la guerre des clientèles se livre à huis clos.

Sourdement, on tente de se faire une place sans attirer l’attention. On n’a pas renoncé à la culture des clans, on a adopté le culte du clan. On veut bien faire valoir sa capacité de nuisance, personne n’en a vraiment une. Il reste le zèle dans le soutien, mais ça ne paie pas toujours. Alors, on déclare sa disponibilité et on attend, non sans inquiétude.

Les temps sont durs et le FLN pas encore disposé au changement. Quand il va falloir faire de vraies propositions et les défendre, ne pas faire d’annonces officielles quand on n’est pas vraiment au pouvoir et ne pas toujours être d’accord avec le président, ça va être encore plus dûr.

S. L.

laouarisliman@gmail.com

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