Quand il vous parle du sujet, souvent on a du mal à croire qu’il s’agit de simples carreaux. Pour lui, la manière avec laquelle il faut les prendre, les déposer… ne se limite pas à un geste machinal, c’est tout un art. Lui c’est Meziane le carreleur de Tala-Athmane. Il est connu sous ce nom sur la place de Tizi-Ouzou où on se l’arrache pour peaufiner les nouvelles bâtisses. Ce métier il l’a entamé depuis son jeune âge.
« J’ai commencé à l’âge de dix-huit ans. A l’époque si je ne me trompe pas c’était en 1970, j’ai suivi un mini stage de quelques jours dans l’ancien centre de formation professionnel de Oued-Aissi implanté sur la route qui monte vers Fort National. Et puis j’ai commencé le travail tout de suite après », se souvient-il. Meziane avoue que les temps ont changé. “Avant, ce n’était pas n’importe qui qui pouvait se permettre le carrelage, c’était un luxe. Maintenant les temps ont changé, il y a la dalle de sol, la faïence, le marbre en tout genre, on est souvent demandé, et tant mieux on a du boulot… » ironise-t-il.
Depuis le temps, Meziane a pris de l’âge mais également gagné en expérience et en renommé sur le marché du travail.
« Tant que je suis sollicité, donc disons que les gens sont satisfaits du travail que je leur fait, tant mieux c’est tout ce que je peux dire, voilà quoi ! » La réussite, Meziane avoue qu’il la doit à l’amour qu’il nourrit pour son métier, « je n’aime pas faire ce qui n’est pas commode. C’est un métier où on doit faire très attention, la pose du carrelage c’est une finition qui doit être faite comme il se doit. Je vous assure que mon soulagement ou si vous voulez ma rémunération c’est lorsque vous avez par exemple des invités chez vous et ils vous disent que c’est bien fait ! » Etre carreleur pour Meziane ne se résume pas à un simple métier.
C’est une passion qu’il est en train de transmettre à ses enfants Chaâbane et Yacine. Les deux travaillent déjà à leur compte. En attendant de voir s’ils auront les mains d’artiste de leur paternel…
Dib Ramdane