13e jour de grève de la faim au département de langue française

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Il faut dire que la santé des grévistes ne cesse de se dégrader, trois d’entre eux ont été évacués en urgence vers le CHU de Tizi-Ouzou. “C’est vraiment inadmissible ! Personne ne se soucie de la santé de ces étudiants, le minimum serait que les responsables leur rendent visite, ce n’est pas normal qu’après 13 jours de grève de la faim, aucun responsable ne soit venu s’enquérir de la situation”, nous dit une étudiante en 4e année.

Un autre gréviste a été évacué vers 11 h par les éléments de la Protection civile de Tizi-Ouzou. De leur côté, les délégués de groupes de toutes les promotions en formation graduée de licence de français ont tenu à dénoncer, dans une déclaration qui nous a été remise, “la situation lamentable dans laquelle l’étudiant de l’université de Tizi-Ouzou, en particulier du département de français, évolue”, tout en condamnant “le mutisme total de toutes les instances officielles de l’administration de l’université”.

Les rédacteurs du document soulignent l’importance de la solidarité qui doit être exprimée aux syndicalistes qui mènent “un combat juste pour les droits de tous les étudiants”, disent-ils.

A cet effet, plusieurs actions sont déjà retenues : “Marche et occupation de la voie publique, poursuite de la collecte des signatures pour exiger la levée qui entrave le cursus universitaire, tenue d’une réunion de la CLE”, entre autres actions retenues. Hier donc, le département de français a vécu au rythme de la protestation et de la colère. Un point de presse a été d’ailleurs, tenu, en marge du rassemblement organisé devant l’entrée principale dudit département, par les étudiants grévistes au niveau du… bureau du chef de département de français, occupé depuis le début du mouvement de protestation.

Tout de go, les étudiants dénonceront ce qu’ils qualifient “d’usurpation de qualité”, dont s’est rendu coupable un “groupuscule” de quatre enseignants. “Nous n’avons à aucun moment reproché au corps enseignant sa position, ce n’est pas du tout le moment, quant à ceux qui préfèrent voler au secours du chef de département, on les laisse à leur conscience”, a déclaré Youcef, un étudiant gréviste de la faim. Ce dernier ajoute que ceux qui parlent de chantage sont “indignes d’être responsables, ils sont prêts à sacrifier des vies humaines pour se maintenir en poste”. Les conférenciers dénoncent aussi l’attitude de l’administration : “Au 13e jour, aucun responsable ne s’est rendu sur les lieux, je pense qu’ils ne méritent pas leurs places, on exige donc leur départ comme préalable à tout dialogue”. Le mot est donc lâché, les étudiants du département de français exigent “la tête du chef du département”. Pour eux, il est “immoral, pour lui, de revenir sur les mêmes lieux”, déclare Mourad, étudiant en 3e année. Une réunion de la Coordination locale des étudiants devrait se tenir en fin d’après-midi, hier, pour arrêter une action commune à toute l’université.

“On se bat contre la mort pour vivre, après 13 jours de grève de la faim, nous sommes plus proches de la mort que de la vie, un paradoxe”, conclut Youcef, qui est à son 13e jours de grève de la faim. Au sujet des revendications du CDF, l’on retiendra, selon une plateforme qui nous a été remise, “la création de l’école déctorale, la réhabilitation des fonctions du conseil scientifique, un enseignement de qualité”. Les étudiants exigent, par ailleurs, le départ “inconditionnel du chef du département”. Ce dernier était injoignable durant toute la journée d’hier, de même que la doyenne de la faculté des sciences humaines.

A. Z.

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