«Le football féminin n’est plus un tabou»

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La Dépêche de Kabylie : Pouvez-vous nous dire que veut dire Warda et pour quel objectif, elle a été créée ?

Kouba Zahir : Warda est une association sportive féminine créée le 16 novembre de l’année 2008. Elle a été créée, suite à l’appel de certains volontaires, qui veulent faire du football féminin leur priorité au niveau de la daïra d’Amizour. A cet effet, on s’est réuni dans une assemblée générale, et les présents m’ont désigné pour prendre les destinées de cette équipe.

Le début a été fructueux, puisque le mouvement au sein de cette association commence à prendre route, et on a réussi à regrouper une quarantaine de jeunes filles qui veulent pratiquer le foot, avec deux entraîneurs de Béjaïa et Mourad Benmeziane qui travaillent dans la sérénité la plus totale. J’avoue qu’au tout début, nous avions quelques appréhensions, mais avec le temps, les choses ont évolué dans le bon sens. Aussi, si le nombre a atteint 40 aujourd’hui, c’est bien parce qu’il y a une prise de conscience chez les parents de ces jeunes filles, qui croient dur comme fer que le football est fait aussi pour les jeunes filles.

Personnellement est-ce que vous vous attendiez à atteindre ce chiffre ?

Vous dire que je m’y attendais serait vous mentir, surtout dans notre région. Mais maintenant que j’ai vu sur le terrain ce que je souhaitais, je pense que pour un début, ce n’est pas mal du tout. Cela dit, les portes sont toujours ouvertes pour ces jeunes filles, qui veulent nous rejoindre. Aujourd’hui, ce qui nous stimule à aller de l’avant, c’est bien toutes ces disciplines en athlétisme et en volley qui nous ont ouvert les brèches.

A Amizour, il y a un manque flagrant d’infrastructures. Comment allez-vous remédier face à cet aspect ?

Si on parle d’infrastructures, je pense que même les clubs de la Nationale 1 en manquent. Pour nous, puisqu’il s’agit d’une section de foot féminin, on a eu des promesses des autorités, qui nous ont promis un vestiaire propre à nous et s’il le faut, un siège. Pour l’instant Al Hamoudoullilah, ils nous ont donné l’autorisation de nous entraîner deux heures par semaine, tous les lundis. Donc pour ce qui est du terrain, c’est presque acquis.

M. Kouba, croyez-vous que le football à Amizour pourra réussir ?

J’ai bien peur que c’est le football féminin qui va réussir plus que celui des garçons, et vu les athlètes que nous avons, et la pâte qui existe chez la gent féminine, je pense que nous pourrons réussir quelque chose, dans deux, trois, voire quatre années.

On vous laisse le soin de conclure

Je lance un appel à nos autorités locales et aux entreprises privées, pour qu’elles nous prêtent main forte financièrement, c’est le talon d’Achille de la plupart des équipes. Dieu merci, il y’a des personnes qui nous ont aidés côté équipements, et que je remercie au passage, et avec un peu plus de moyens, on pourra faire du foot féminin à Amizour, l’une des satisfactions à l’échelle locale.

Entretien réalisé par R. M.

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