Louiza Hanoune temporise et se fait désirer

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Ainsi le premier responsable du PT n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour critiquer ouvertement le gouvernement Ouyahia sur son terrain de prédilection, à savoir la nationalisation de toutes les institutions financières. « J’appelle le gouvernement afin de cesser les privatisations des institutions publiques qui sont à l’origine de tous les maux en Algérie et appelle le président de la République à réformer et de manière générale toutes les institutions financières ainsi que la nationalisation des hydrocarbures ». Du coup la « Dame de fer », comme aiment la nommer certains, fustige la manière dont est gérée l’économie algérienne en la qualifiant d’ »économie de bazar » et s’oppose totalement avec la politique économique du pays.Remet-elle en cause le programme quinquennal de Bouteflika ? En tout cas Louisa Hanoune possède le verbe et surtout la manière pour détourner la question même si, hier, son image de politique insaisissable a été affectée et chamboulée par des questions pertinentes. Ainsi et sur le plan diplomatique et à la question de savoir si elle regrettait ses déclarations favorables au Maroc dans la question sensible du Sahara Occidental et si ces déclarations n’étaient pas un « lapsus révélateur » ainsi que la position officielle de son parti vis-à-vis de la question, la secrétaire générale du parti n’a pas su être convaincante même si elle dément avoir fait ses déclarations et que sa réponse contient un soupçon d’opacité. « Je n’ai jamais déclaré cela, la position du parti est claire, et je n’éprouve pas le besoin de le répéter une énième fois et je le dit on ne peut pas rentrer en conflit avec le Maroc car la sécurité de la nation passe avant tout et il n’y a ni lapsus révélateur ni autre chose », dira-t-elle, sans toutefois prononcer auncun mot en faveur du peuple sahraoui. Le rôle du parti sur la scène politique nationale a été évoqué. Ainsi et en réponse à la question qui taraude les esprits concernant le PT qui est devenu un parti plutôt spectateur qu’opposant, et pourquoi a-t-il perdu sa crédibilité, Louisa Hanoune sort sa carte maîtresse, les privatisations et le rôle de son parti dans la sauvegarde des institutions publiques à l’image du CPA sans plus et sans être du moins convaincante quant à la concrétisation des actions menées par le parti.

La question des observateurs étrangers a été aussi sujet à débat sur le plateau de l’émission : « Je suis tout à fait contre, et ma position ne changera pas, car c’est une affaire de souveraineté nationale ».

Louisa Hanoune n’a pas émis le souhait de répondre à la question : pourquoi le président est-il candidat à sa propre succession ? êtes-vous pour ou contre ?Au sujet de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC et à la zone de libre-échange arabe, le chef du PT campe sur sa position : « Je suis totalement opposée à l’adhésion de l’Algérie au sein de ces organisations ». Concernant les conflits internes ainsi que son avis sur le parlement, Louisa Hanoune dira : « Je démens catégoriquement les démissions de certains élus au nombre de sept, ce sont des rumeurs qu’un organe de presse aime mettre au devant pour (vendre), concernant le Parlement je trouve qu’il a perdu de sa crédibilité et notre OUI à la révision constitutionnelle se traduit par les amendements révisés et qui ne touchent pas à la souveraineté nationale ». Désormais, Louisa Hanoune nous abattra toujours sa carte fétiche pour éviter les questions pertinentes, à savoir la souveraineté nationale.

Hacène Merbouti

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