L’été s’installe

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La canicule n’est pas l’été ! C’est une perversion de l’été, pénible, et qui tend à s’incruster, de “belle saison ». Les étés méditerranéens réputés pour la douceur de leurs nuits se sont mués en l’espace de quelques décennies en été saharien, l’humidité en plus.La remontée périodique de l’air chaud du sud du pays à quelque chose d’inquiétant par son itérativité et d’exception, cet apport issu tout droit des forges de vulcain, et dont on se passerait volontiers, est devenue sans que l’on y prenne garde la règle.Cette année, le climat a alterné avec une régularité de métromone journées douces (une poignée) et périodes de fournaise. Et là, rien ne vient tempérer l’ardeur de Râ, au Summum de sa puissance. Pas même la proximité de la mer ! Le feu d’artifice, le bouquet, c’est quand les incendies ravageurs s’invitent à ce bouquet énergétique. Tout devient alors dérisoire : les conseils médicaux, la nourriture légère, le boulot qui soudain devient pénible. Il y va jusqu’à l’acte vital de s’hydrater qui prend des proportions énormes, herculéennes. Une sorte de paresse s’empare de tous et la ville sitôt éveillée se rendort, en proie à une torpeur contagieuse. Les moindres coins ombragés sont pris d’assaut. Le plus infime bruissement des arbres, annonciateurs d’un déplacement d’air est l’objet de commentaires à n’en plus finir. Et la question, la grande question, celle que toute la plèbe répète à l’envi qu’étant la bonne nouvelle, revient sur toutes les lèvres dans toutes les conversations, comment deviner et anticiper les événement nocturnes.Les coupures d’électricité que le peuple moustique, aux aguets, espère pour passer à l’assaut, la température, le moindre souffle d’air. Toutes choses d’une extrême importance qui conditionnent le repos du citoyen… Un repos tout en moiteur.La circulation, la journée, au plus fort de la canicule est réduite malgré la présence en force des émigrés. Tant mieux ! Car les esprits s’échauffent bien vite, souvent plus rapidement que les corps. Et il n’est pas rare d’entendre deux automobilistes échanger quelques noms d’oiseaux exotiques et autres amabilités. La ville ne s’éveille qu’à partir de 18 heure à partir de laquelle les citadins osent une incursion sous un soleil, il est vrai, beaucoup moins virulent et agressif. Les glaciers jubilent, car il n’y a pas un citadin à refuser les délices parfumés d’un sorbet où d’une glace. Jamais peut-être le citoyen ne s’est autant préoccupé de la météo. Le temps qu’il va faire demain importe plus que le couffin. C’est dire toute l’attention accordée depuis peu aux changements climatiques et aux conditions extrêmes générées (vague de froid, canicule…). Notre bonne vieille terre est malade. Et nous avec !La canicule, et on a souvent tendance à l’oublier, n’est pas un phénomène naturel normal. Ailleurs, là où les leçons sont vite apprises et assimilées, dès l’apparition des prémices, le plan anticanicule est réactivé. L’été meurtrier, en Europe, c’était il y a deux ans. Le vieux Continent a payé le prix fort, parce que justement cette grave altération du climat s’est trouvée fortement banalisée.La canicule soulève d’importants problèmes de santé publique.Nul n’a le droit, aujourd’hui, de se dire. “C’est les vieux et les mômes qui en pâtissent le plus”. Rien n’est plus faux ! Insolation, déshydratation frappent tout le monde. Sans exclusive !Le retour à des jours plus cléments est annoncé à partir de mardi prochain. Les températures vont donc connaître des chutes appréciables pour le plus grand bonheur des citoyens qui pourront ainsi souffler en attendant… La prochaine vague de chaleur.

Mustapha R.

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