Comme son titre l’indique, cette pièce est un appel lancé à la jeunesse algérienne à ne pas fuir le pays, surtout en faisant appel à ce phénomène nouveau la “harga”. Avant d’arriver à ce “message”, la pièce Ulac el harga ulac est jouée en trois parties : la première est l’évocation des raisons qui poussent les jeunes à fuir le pays, entre autres, la malvie, la hogra, la corruption… Même le conservatisme de notre société par rapport à la femme est traité. Dans la deuxième partie, on nous parle du “ras-le-bol” jusqu’à une scène du “suicide”, une autre réalité… C’est à partir de ce moment que l’idée de fuir le pays, dans des embarcations de fortune, germe. Ainsi donc, le “projet” est réalisé pour mal se terminer, en effet, dès le début de la “traversée”, c’est le… naufrage. Les corps des victimes sont recueillis et exposés sur la plage du village.
Dans cette pièce, avant le message final, on fait parler les “esprits” des naufragés. Ils expriment leur regret avant de s’adresser à ceux qui seraient tentés de suivre leur exemple. C’est carrément un appel à la lutte pacifique de toute la jeunesse algérienne. A la fin, c’est de manière très forte que les jeunes s’adressent au pouvoir puisqu’on entendra ce discours : “Si vous n’êtes pas capables de résoudre nos problèmes, alors partez et laissez la place aux jeunes. Et si vous vous entêtez, nous nous organiserons pacifiquement et nous vous chasserons de ce pays qui est, avant tout, le nôtre !”
Enfin, il est utile de préciser que Ulac el harga ulac a été primée lors du Festival du théâtre amateur de Mostaganem par le prix de la meilleure interprétation décerné à une des comédiennes, car en fait, la gent féminine est présente dans cette troupe. La mise en scène est l’œuvre d’Abderrahmane Houche qui a écrit et réalisé cette pièce en collaboration avec les comédiens. Ces derniers sont Zoulikha Talbi, Med Bachir Hadj, Med Hakim Hadj, Med Ouidir Yaldi (musicien), Med Moncef Si Hadj, Nacéra Benyoucef, Tinhinan Alliche et Ouziane Rahmouni.
Tarik Amirouchen