“Il faut une conférence nationale sur l’oléiculture”

Partager

Mohand Arezki Issekounen est incontestablement un acteur et un observateur de premier plan du monde agricole et rural dans la wilaya de Béjaïa. Il est responsable à l’UNPA, président de l’Association pour le développement de l’oléiculture et des industries oléicoles, qui organise une fête annuelle de l’olive à Akbou, et président de la Chambre d’agriculture de la wilaya de Béjaïa.

La Dépêche de Kabylie : Voici maintenant 14 ans que votre association existe, vous en êtes à la douzième fête de l’olive ; quel bilan en faites vous ?

M. A. Issekounen : Un bilan positif même si beaucoup reste à faire !

C’est-à-dire ?

Avant la création de cette association, les professionnels de ce secteur était en éparpillés : ils ne pouvaient ni se connaître, ni s’échanger des expériences et encore moins se défendre. Aujourd’hui que l’association existe, ils ont un cadre fédérateur et l’olivier est fêté comme il se doit ! Les premières fêtes étaient mieux réussies au vu de l’ambiance qui y régnait et la présence massive des cadres de l’état !

Quel est le chemin parcouru ?

Depuis l’organisation de la première fête de l’olive en 1996 et lors de chaque édition nous dressons une plate-forme de revendications à l’intention des autorités et beaucoup d’acquis sont venus couronner nos efforts. Tout n’est pas acquis, mais une amélioration constante prend forme. A titre d’exemple : nous avons pu aider les acquéreurs des huileries, en butte aux problèmes de remboursement, afin de rééchelonner leurs dettes ; nous avons aidé les producteurs de figues de Beni Maouche à organiser la première fête de la figue. Avant la création de cette association, des fonds spéciaux d’aide à la pomme de terre, céréales, dattes et autres existaient mais aucun fonds pour l’industrie oléicole, l’olivier bénéficie aujourd’hui d’aides conséquentes de la part de l’état. Sur un autre volet, nous sommes partie prenante dans les campagnes de sensibilisation, d’élaboration de programmes et autres.

La wilaya de Bouira s’apprête à organiser aussi une fête de l’olive…

A Bouira, c’est l’administration qui organise la fête contrairement à nous qui sommes une association professionnelle.

Le volet revendicatif chez nous est primordial. Je profite de l’occasion pour relancer l’appel à nos confrères oléiculteurs des autres wilayas pour constituer une association nationale

Beaucoup de visiteurs et de concernés regrettent le fait que la fête soit toujours organisée à Akbou, qu’en dites-vous ?

L’association est disposée à aller dans toutes les communes de la wilaya pourvu que la commune hôte finance la manifestation.

Au terme de cette fête, quelles sont les revendications professionnelles formulées ?

Nous souhaitons voir l’état attribuer l’ancienne huilerie (ORECPO) étatique d’Akbou à l’ITAF (Institut technique de l’arboriculture fruitière) pour, d’une part, sa transformation en centre de conditionnement de l’huile d’olive et l’installation d’un laboratoire d’analyse pour pouvoir commercialiser notre huile dans le respect des normes internationales en vigueur, d’autre part, la réalisation d’une grande salle qui servira de structure d’accueil pour nos campagnes de sensibilisation et de vulgarisation mais aussi pour l’organisation de fêtes et séminaires.

J’appelle aussi les autorités et les banques à faciliter l’accès aux agriculteurs au crédit FIG pour l’achat de bœufs, seuls moyens approprié pour labourer les terres de montagnes et éviter de la sorte la propagation des incendies, qui est le plus grand ennemi de l’olivier. En dernier, nous demandons aux autorités compétentes d’organiser une conférence nationale sur l’oléiculture qui sera présidée par le président de la République comme cela s’est fait en Italie et en Espagne.

Entretien réalisé par B. Sadi

Partager