Les autoconstructeurs privés, ayant bénéficié de l’aide de l’Etat à l’habitat rural, ne sont pas près de terminer leurs maisons, du fait d’entraves bureaucratiques qui se succèdent. Après moult démarches, dossiers et frais en tous genres, ils font face, cette fois, aux réticences de la SLEP qui ne consent à leur délivrer la dernière tranche que sous certaines conditions.
Le bénéficiaire est, donc, tenu de présenter à la SLEP une photo représentant son habitation couverte et peinte, extérieurement s’entend. Nulle mention pour l’intérieur qui ne semble pas présenter d’intérêt ; seule la façade compte (!). Comme si on pouvait, de nos jours, construire un logement pour trente millions de centimes, montant des deux tranches, déjà débloquées. Il est évident qu’à la lecture des listes des bénéficiaires, on se rend compte que rares sont ceux qui, avec leur modeste salaire, peuvent faire face ne serait-ce qu’aux besoins vitaux de leurs familles.
On nous rabâchera toujours que cette opération est destinée aux salariés dont le revenu dépasse 15 000 DA, mais nous ne sommes pas convaincus puisque les bénéficiaires qui ont pris attache avec nous, sont pour la plupart, des journaliers. Ils n’ont en réalité que leurs bras à donner.
De ce fait, ils ne peuvent prétendre à un prêt bancaire qu’il leur sera impossible de rembourser. Pis encore, les derniers bénéficiaires (une trentaine) ont été privés des dernières dispositions portant l’aide de l’Etat à 70 millions de centimes.
Le peu de fonds personnels dont ils disposaient a été englouti dans les terrassements et les murs de soutènement, inévitables en zone montagneuse.
Lorsqu’on sait que l’OPGI arrive difficilement à réaliser un logement de type F2 à 100 millions de centimes, demander, ou plutôt exiger, d’un montagnard une maison pour trente millions relève de l’irrationnel.
Les difficultés liées au climat et au terrain accidenté font que la durée de réalisation moyenne d’une maison dépasse les dix ans, quels que soient les moyens du propriétaire. Au moment où les auto-constructeurs espèrent quelques facilités pour achever leur demeure, des instructions «venues d’en haut», annihilent leur espoir de disposer, enfin d’un logement décent. Et dire que l’opération devant être achevée en 2009, fait partie du programme du président de la République.
A.O.T.