La Kabylie brûle ! Les montagnes du Djurdjura prennent feu et le citoyen s’en fout, s’en amuse ou s’en moque par la volonté du dieu Vulcain.
Ces derniers temps, plusieurs foyers brûlants ont pris dans la région. Cependant, ces incendies intempestifs, qui menacent des villages entiers, craignent d’être emportés par les langues des flammes inexorables. Ceci ne peut s’expliquer que par deux choses : ou les feux qui accablent les zones sont criminels, chose que nous ne pouvons pas affirmer sans preuve, ou bien ils sont dus à des incidents hasardeux provoqués par des hurluberlus qui ne se soucient pas de l’avenir de leurs résidences.
Et lorsque Vulcain se solidarise avec Eole (le dieu du vent), la catastrophe n’est pas loin. Les deux dieux se retrouvent dans une connivence «pyromaniaque» pour mener l’incendie jusqu’aux demeures des citoyens. Cette complicité menée par deux éléments, en parfaite symbiose nocive, peut transformer un espace en désert et n’importe quel lieu de vie, en vide absolu. La Kabylie prend feu de toutes parts ! A qui la faute ? A personne. Il faut condamner le hasard. Seule une petite étincelle pour allumer un grand feu. Mais là, la flamme qui peut consumer le vert et l’ancien ne peut provenir de nulle part. Il y a certainement quelqu’un qui allume le brasier et le laisse emporter ce qu’il veut bien prendre.
Qu’à cela ne tienne ! On se tait pour le laisser avaler tout ce qui tombe sous ses langues nuisibles et, partant, ses méfaits sont rarement réparables. Ceux qui provoquent l’incendie sont assurément pyromanes, et leur nocivité est plus grande au diapason du feu qu’ils ont allumés pour peu qu’ils reconnaissent ce qu’ils viennent de commettre.
C’est vrai qu’on a des pompiers qui interviennent par tout temps, mais qui devraient tout au moins comprendre pourquoi ils doivent faire abstraction de leurs instants de repos pour s’en aller éteindre ces feux, dont ils ne comprennent ni l’origine ni les raisons. La Kabylie brûle ! Ses montagnes flambent, et ses chaumières sont menacées mais tant qu’ils sont vigilants, leur pays ne disparaîtra pas, n’en déplaise aux incendiaires.
S. A. H.