Vers des hôpitaux sans “mâles” ?

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Il s’avère que le nombre d’étudiantes en médecine et en sciences paramédicales ne cesse de croître au moment où celui des masculins stagne. Résultat : si le nombre de médecins ou d’infirmières femmes n’est pas deux fois supérieur, il est à égalité dans la plupart des cas.

En outre, avec le nombre d’anciennes blouses blanches qui partiront à la retraite dans les dix prochaines années, il est ainsi fort probable que la physionomie médicale algérienne change de sexe par celui nommé “ faible” comme dominant. Ce cas de figure est mondial du moment que certains pays d’Europe, comme la Finlande, ont enregistré un nombre de médecins femmes supérieur à celui des hommes. Dans la wilaya de Béjaïa, les femmes médecins ou infirmières veulent vraiment prendre revanche sur leurs collègues hommes en augmentant davantage leur nombre surtout au niveau des hôpitaux implantés dans les villes. Selon les chiffres de la DSPRH retenus jusqu’au 31 décembre dernier, sur 138 médecins spécialistes, toutes spécialités confondues, de huit EPH et EHS de la wilaya, nous avons compté quelque 57 praticiens, et le chiffre serait revu en hausse, vu les nouveaux diplômés qui sont pratiquement en quasi-totalité des femmes.

Même topo chez les praticiens généralistes avec un nombre de 57 au niveau de 7 établissements de santé publique pour un effectif global du même corps avoisinant 99, ce qui donnera un taux d’un peu plus de 57% de femmes médecins.

Du côté des auxiliaires médicaux ou des paramédicaux, la wilaya en compte quelque 2000 et plus entre infirmiers et paramédicaux spécialisés.

A cet effet, 1 223 est l’effectif paramédical recensé dans 7 EPH et un EHS. A ce niveau, les blouses blanches paramédicales avoisinent les 462 pour 760 masculins. Ce il faut souligner est le nombre de femmes diplômées d’Etat, du moment qu’il s’agit actuellement du seul corps formé parmi les bacheliers. A cet effet, on a recensé 365 infirmières et autres sur 435 paramédicaux des 8 établissements, donc plus de 80% de femmes.

Or les études de médecine sont parmi les plus longues. Ainsi, pour un statut social et un revenu équivalent, les jeunes hommes optent davantage pour un cursus plus court tout en pensant aussi aux deux années du service militaire mais que l’on passe en civil.

Le médecin n’est donc plus le chemin royal de la reconnaissance sociale. Ce qui affecte moins les jeunes filles, qui choisissent plus cette voie par “vocation”. Si elles investissent les blouses blanches, les femmes restent cependant cantonnées à certaines spécialités en optant pour des spécialités où leur légitimité serait moins contestée, c’est-à-dire celles en lien avec la maternité et les enfants.

La médecine du travail, la santé publique (médecine scolaire, en PMI…) La gynécologie et la pédiatrie en comptent plus.

Des héritages du passé peut-être, mais force est de constater que les spécialités que l’on croyait exclusivement appartenant aux hommes commencent à se féminiser. Elles ont aussi leur part de carré en chirurgie qui prend de l’ampleur jusqu’à faire croire que le nouveau visage médical est pour bientôt.

Pour les uns et les autres de ces soigneurs femmes ou hommes, rien ne changera dans la pratique, seulement l’arrivée des femmes médecins va faire évoluer le mode de travail par des exigences dans leur vie, comme la grossesse et les enfants à charge qui nécessitent des congés. La féminisation influe donc sur notre système de santé, tout comme le vieillissement de la population. Une nouvelle répartition du travail doit être inventée pour y répondre.

Bonne fête à toutes nos femmes.

Nadir Touati

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