“Je suis le seul et vrai opposant dans cette campagne électorale”

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Il convient de rappeler que M. Rebaine, en 2004, était arrivé en quatrième position avec 63% de voix, ce qui veut dire qu’il a collecté plus de signatures que de nombre de votants.

«Mes propositions sont d’ordre institutionnel, économique et social. Sur le plan institutionnel, la première chose que je vais faire est de supprimer le tiers présidentiel, car je ne vois pas son utilité dans la construction d’une société pluraliste et démocratique. Ce n’est qu’un tiers qui bloque toutes les institutions élues – Sénat et APN. Il suffît que ce tiers rejette une loi pour que celle-ci, votée par 389 membres au niveau de l’APN et le reste au niveau du Senat, ne passe pas», déplore-t-il.

En outre, le deuxième point de son programme est d’arriver à un Etat de droit, qui sera incarné par l’indépendance de la justice.

Par ailleurs, M. Rebaine a indiqué que son programme est axé sur la promotion de tous les contre-pouvoirs, d’autant que notre société en est dépourvue. « Le seul pouvoir, c’est celui du président de le République, alors que les autres contre-pouvoirs, qui sont la ligue des droits de l’homme, le pluralisme syndical, les associations professionnelles, doivent émerger, pour qu’on puisse avoir un avis du peuple», affirme-t-il, avant de poursuivre : «Notre programme est issu de la déclaration de 1er-Novembre et de la plate-forme de la Soummam. Nous sommes pour une République algérienne démocratique et sociale. Démocratique et sociale nous en sommes encore loin.” Néamoins, le candidat estime que le problème de la fraude persiste toujours.

Des observateurs internationaux pour se balader en Algérie…

«C’était le cas en 2004, en 2007 et aujourd’hui. Certes, un dispositif a été mis en place, mais c’est insuffisant. Donc, pour les 0,63% qu’on m’a donnés, cela ne représente même pas les 75 000 signatures que j’avais données. J’espère que cette fois, ils vont évoluer dans la pratique de la fraude. J’ai recueilli 128 000 signatures, j’espère qu’ils me les donneront puisque je les ai presentées au Conseil constitutionnel » espère-t-il. Abordant la présence des observateurs internationaux, à la prochaine élection, M. Rebaine dira qu’il est des conditions que l’Etat algérien n’a pas respectées. D’abord, les observateurs internationaux devraient être présents trois mois avant les élections, pour qu’ils puissent envoyer des experts afin de participer à la révision des listes électorales, de voir si le budget de la campagne est équitablement répartie et si la campagne est véritablement menée pour qu’il y ait des élections libres et transparentes. Ils doivent également voir si la répartition des médias est équitable pour tous les candidats. Pour lui, le nombre des observateurs devrait être désignée suivant le nombre de bureaux de vote. «Ce qu’ils ont fait est tout à fait le contraire, les observateurs, vont apparemment venir 10 jours avant pour se balader en Algérie», ironise-t-il.

Toutefois, ce candidat qui a axé son programme sur la critique du président sortant, estime qu’il est le seul opposant à cette campagne électorale. «Il faut d’abord respecter les institutions, d’autant qu’on ne peut pas instaurer la démocratie en violant toutes les institutions» avant de dénoncer l’utilisation des deniers publics par le president sortant pour sa précampagne.

La croissance économique dans notre pays est inexistante…

Pour M. Rebaine, notre économie patauge toujours dans la mauvaise gouvernance. « Nous sommes dans une situation de crise mondiale. Je ne vois pas un développement économique s’amorcer en Algérie. Bien au contraire, nous sommes en train de voir la rente se perpétuer. Le même constat pour le pouvoir d’achat qui ne cesse de se dégrader.

Pour en sortir, les instruments de contrôle doivent jouer pleinement leur rôle. En outre, il faut aller à l’autosuffisance alimentaire», suggère-t-il.

A la question de savoir sa position sur l’Union de la Méditerranée, M. Rebaine qu’il est «pour l’espace maghrébin, des peuples, mais pas des gouvernants, d’autant que le développement économique de la région est lié à la structure des pouvoirs en place».

Par ailleurs, le président de AHD 54 réserve une place prépondérante à la femme. « L’Etat ne fait rien pour donner à la femme sa place qu’elle mérite dans le système économique et politique. L’évolution doit se faire à travers la société, et non pas seulement à travers des slogans», appelle-t-il

“La seule chose que je voudrais dire au peuple algérien, c’est qu’il est libre choisir, et ce qui est intéressant, c’est de voir qu’il a un opposant et des candidats, et il y a une très grande différence entre les gens qui soutiennent le président sortant et le candidat qui propose une rupture et une alternative”, conclut-il.

Maouchi Y.

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