La santé en Algérie demeure, malgré les efforts consentis et les politiques engagées, un secteur malade. La remise à niveau des structures par ailleurs, construites, pour la plupart à l’époque coloniale, pour prodiguer des soins de qualité à la population, a été freinéee faute d’engouement et de persévérance des responsables de la tutelle. A cela s’ajoute la demande croissante en matière de soins de la population, qui complique, la prestation des services de nos hôpitaux qui doivent répondre aux exigences sanitaire de la population. En Kabylie et plus précisément à Tizi-Ouzou, la tâche primordiale des hôpitaux devient compliquée vu la spécificité sociologique et géographique de la région de Kabylie. Ainsi, la gestion de ce secteur nécessite une mobilisation de beaucoup de moyens et un engagement sincère, et des responsable et de la population. Le centre hospitalo-universitaire Neddir-Mohamed de Tizi-Ouzou et au vu de sa situation géographique, est appelé à répondre à la demande sanitaire, d’abord de toute la wilaya qui compte pas moins de 1,3 million d’habitants et ensuite à la demande de tout le bassin qu’il couvre à savoir les trois wilayas limitrophes ( Bgayet, Bouira et Boumerdès). La prestation du CHU Neddir-Mohamed dans les différentes spécialités médicales nécessite une gestion pointue en la matière avec une organisation plus stricte des différents services. Une meilleure gestion des services exige des responsables du CHU, de ceux de la DSP et de la tutelle un meilleur engagement, afin que le centre réponde positivement aux tâches qui lui sont dévoeurs? A cela s’ajoutent une meilleure hiérarchisation des soins, la création de plus de spécialités, le respect des règles…
Un autre fait qui attire l’attention des citoyens est le passe-droits qui gangrène même la santé en Algérie. Une simple “ connaissance”, dans une structure sanitaire publique peut vous éviter de déambuler entre les services, au moment où le citoyens lambda le subit de plein fouet.
Loin des conception erronées du service public, plusieurs défis doivent êtres relevés par les responsables. Le parcours du combattant des malades commence, et c’est devenu une réalité tangible, dès l’accueil. Les écueils que dressent les préposés aux guichets des urgences donnent comme un goût d’amertume prématurés dès qu’un malade est interné. Cela renseigne, on ne peut plus clairement, sur une gestion défaillante héritée des années de rafistolage qui caractérisait le service public en Algérie. Et cela sans citer les atermoiements dans les admissions des malades, le laisser-aller de certains médecins ou autre personnel de l’administration hospitalière. Tout ce capharnaüm pénalise le citoyen et dévalorise le secteur.
Cette situation provoquée, intentionnellement par un parasitage volontaire du secteur public de la santé, profite aux différentes structures privées mises en place depuis l’ouverture du champ sanitaire au privé national et étranger. Combien de malades se rabattent-ils vers les cliniques privées sur conseil d’un médecin exerçant dans un hôpital public ? Les chiffres qui ne sont pas en notre possession ne peuvent démentir un état de fait dont chacun de nous a eu à le subir, si ce n’est un proche qui fut victime d’une arnaque médicale. La vox populi évoque des histoires d’arnaques frôlant le vol organisé. Sans se laisser aller dans un discours moralisateur, “ les erreurs médicales mortelles sont enregistrées à grande échelle dans les cliniques privées plus que les hôpitaux”, martèlent les initiés. Ces derniers n’ont cessé, des années durant, de condamner cette forme de “ larcin” dont seul les citoyens payent les frais.
Mouhamed Mouloudj