Tout est rentré dans l’ordre dans l’usine de textile Alfaditex de Remila, ex-Inditex dans la commune de Sidi Aïch.
La grève des travailleurs, déclarée le 3 mars pour, entre autres, des revendications salariales, a pris fin le 10 du mois. Les travailleurs ont obtenu une augmentation mensuelle de 1 200 DA sur leur salaire de base. Il reste encore, déclare Abdelhamid Touahria, syndicaliste UGTA et porte-parole de la commission de négociation de la convention de l’entreprise, à arracher une autre augmentation de l’ordre de 500 à 700 DA pour que l’alignement des salaires des travailleurs de l’Alfaditex de Remila soit identique à ceux de leurs collègues des unités de M’sila ou de Béjaïa qui dépendent du groupe Texmaco. «On est, donc, loin, finit par admettre le syndicaliste, des 4 000 DA mis en avant par les travailleurs au moment de la grève». Les travailleurs ont déclaré aux syndicalistes de les assister au moment où ils étaient en pleine négociation avec les dirigeants de l’entreprise.
Et sur leur lancée, au deuxième jour de la grève, où ils ont été jusqu’à fermer la RN 26 à la circulation, les grévistes voulaient arracher coûte que coûte des augmentations de salaire ; ils ont été amenés à faire des déclarations quelque peu hâtives à la presse. Ces déclarations seront par la suite rejetées aussi bien par la direction de l’unité que par les syndicalistes de l’entreprise eux-mêmes. S’agissant des salaires qui se situeraient entre 7 000 et 9 000 DA, le P-DG de l’entreprise, Rafik Abdoun, souligne qu’il est impossible pour un travailleur de son entreprise, avec les primes, de toucher moins de 12 000 DA, c’est-à-dire le SNMG.
Si tel est le cas, c’est que ou bien le travailleur a eu des absences qui lui ont été retenues sur son salaire ou bien il a remboursé une avance sur salaire.
A propos des salaires qui n’auraient pas évolué depuis 1997, le premier responsable de l’entreprise rappelle que la dernière augmentation des salaires, qui est de 30% et qui a été négociée avec le partenaire social, remonte seulement au 1er janvier 2006. Quant à la mise à la retraite anticipée de quelque 200 travailleurs, le DAF de l’entreprise explique qu’elle est décidée dans le cadre du plan de redressement de l’entreprise et le volet social est assuré, c’est-à-dire que l’entreprise continue de payer les cotisations, pour le travailleur, jusqu’à l’âge légal de sortie en retraite. Abordant l’accusation des grévistes selon laquelle les cadres dirigeants se seraient octroyés une augmentation de l’ordre de 20 000 DA, le P-DG déclare que “les cadres dirigeants sont régis par les dispositions particulières du décret 90.290 du 29/9/90 relatives aux cadres dirigeants”, en d’autres termes, ajoute-t-il, “je prends ce que l’Etat me donne”.
Concernant la cagnotte de 170 millions de centimes que les dirigeants, selon les grévistes, se seraient partagées, le P-DG de l’entreprise déclare ignorer totalement son existence.
B. Mouhoub
