M’hand Amarouche quitte définitivement le RCD

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Le vent de colère qui souffle sur le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) n’arrive toujours pas à s’atténuer. Ainsi, après la série de démissions qu’a connu le parti de Said Sadi, M’hand Amarouche, président de la section RCD de Raffour à Bouira, claque définitivement la porte du Rassemblement.

Dans une déclaration rendue publique, hier, M’hand Amarouche estime que, la parti qui vient de fêter ses 20 ans « a survécu à tous les aléas grâce à l’abnégation de génération de militants qui ont cru et porté les valeurs sur lesquelles il s’était laborieusement construit ». Pour le désormais ex-militant du RCD « la naissance du RCD a créé un immense espoir pour tous les démocrates et les militants de la cause identitaire résolus d’en finir avec l’hégémonie de la pensée unique incarnée par le FLN qui a ravi au peuple algérien sa victoire et ses aspirations démocratiques et sociales ».

Toujours dans le même ordre d’idées, M. Amarouche a ajouté : « La justesse de l’analyse politique qu’il a développée sur la délinquance politique du régime algérien, les propositions qu’il a émises et les valeurs fondamentales sur lesquelles a reposé sa doctrine lui ont valu un immense prestige auprès de la jeunesse, des femmes, des syndicats et des travailleurs ». Et de souligner qu’au fil du temps, « notre parti au lieu d’être ce creuset d’idées. de propositions, de solidarité et d’esprit militant combatif, s’est subrepticement transformé en autel d’injonctions au service d’une caste et d’un chef ». Pour M. Amarouche, il est évident que cette dérive « a ouvert grandes les portes de structures du parti à tous les laudateurs patentés et autres opportunistes au détriment des compétences ».

Plus loin encore, M. Amarouche a ajouté que l’inexistence d’une saine émulation pour l’occupation des postes de responsabilités « favorise le népotisme et la cooptation qui transforment inexorablement toute organisation humaine en comité de soutien au chef et les responsables parvenus en cerbères du temple ».

Dès lors, souligne, encore M. Amarouche, « il n’y a plus de parti, mais un syndicat d’autoglorification qui tourne en circuit fermé et qui joue le rôle de centrifugeuse à l’égard de quiconque qui ose une voix discordante ».

Le témoignage de M. Amarouche ne s’arrête pas là, puisqu’il évoque même l’ostracisme et la répression qu’il a subis en étant au sein du parti. Ainsi, il dira que « J’ai personnellement été conduit à refréner ma colère contre l’ostracisme que j’ai subi à plusieurs reprises sans faire d’esclandre ». Ce faisant, « j’ai naïvement pensé que le parti que nous avions couvé et protégé durant de longues années allait nécessairement se ressaisir et retrouver sa lucidité ». Rêve chimérique pour les sincères militants du RCD, puisque, au lieu de cela, témoigne encore M. Amarouche, « je constate chaque jour, un peu plus, qu’il a définitivement tourné le dos à la culture et à la démocratie ».

Tout en ajoutant qu’il n’affirme pas cette sentence ni par bravade ni par aigreur, mais il estime qu’il est le premier désolé « de cette déliquescence de notre Rassemblement devenu un bateau ivre ». Par ailleurs, M. Amarouche assure que son point de vue est largement partagé par le collectif militant de base comme la superstructure, affirmant cela par le nombre de défections d’une part et la vie végétative des structures d’autre part.

En outre, M. Amarouche estime, en définitive, qu’il lui reste de tirer la conclusion qui s’impose à sa conscience et à sa conception du combat. « Cette conclusion est que je ne saurai cautionner davantage par ma présence une dérive totalitaire dans le fonctionnement de mon propre parti alors que je l’ai précisément intégré pour faire barrage au totalitarisme du régime que nous sommes censés combattre ».

Mohamed Mouloudj

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