“Ne prenez pas la région en otage !”

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Depuis Sétif, BBA, Bouira, Boumerdès et Tizi-Ouzou, il a battu l’appel des troupes pour, officiellement, un «Forum régional des élus et de la société civile». En fait, une activité organique essentiellement réduite à un speech suivi d’un point de presse de son secrétaire général à la Maison de la culture Taos Amrouche, une dénomination non encore officialisée et pour laquelle le FLN donne son onction explicite à travers les invitations adressées aux médias.

On est en campagne et tout est bon pour amasser des voix y compris le recours à la problématique du football, sport-roi s’il en est. Et c’est précisément là sur ce terrain auquel trop peu de gens restent indifférents que Belkhadem a puisé son argumentaire pour la participation électorale. Le match est joué d’avance ? «Et alors, rétorquera-t-il, ce n’est pas parce qu’une équipe a une grande galerie qu’elle n’a pas le droit de jouer au football.» La wilaya a été laissée en marge du développement ? «120 milliards DA tous programmes confondus ont été débloqués depuis 1999», réplique Belkhadem qui ne sait pas que ce n’est pas vraiment beaucoup et rend les élus locaux responsables des mauvaises performances enregistrées. Les partisans du boycott, qui jouent presque sur du velours, apparaissent comme un véritable cauchemar pour le SG du FLN. Se faisant très précis, il use cette fois-ci de la langue de Molière qui est comme chacun le sait la «langue officielle» des boycotteurs : «Ne prenez pas la région en otage, c’est une partie intégrante de cette nation et de ce peuple qui doit exprimer librement son choix.»

Pour Belkhadem, le boycott des urnes constitue une attitude non démocratique d’autant que le scrutin présidentiel engage le destin national. «Venez contrôler la transparence et la régularité du vote, nous sommes nous-même contre la fraude», harangue-t-il. «Notre participation à ces élections et notre soutien à Bouteflika découlent de notre foi en ce que la politique de réconciliation nationale doit être davantage ancrée», poursuit-il.

Avant de quitter Béjaïa, Belkhadem fait un crochet par la permanence électorale de Bouteflika. Une façon comme une autre d’apporter son soutien à Omar Allilat, le très RND directeur de campagne du président-candidat dont le choix a été véhémentement contesté par la Mouhafadha FLN.

M. B.

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