“J’ai oublié la mésaventure de Sidi Bel Abbès et je lance un autre long métrage”

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La Dépêche de Kabylie : Une question classique : parlez-nous de votre parcours

Ahmed Djenadi : Mon premier film intitulé L’être cher m’a donné des ailes pour aller de l’avant, compte tenu du succès de ce film dramatique.

J’ai enchaîné avec un deuxième film sorti en long métrage et en feuilleton Ussan ni, qui est apparu d’ailleurs comme suite logique du premier, une histoire sociale dont j’attache beaucoup d’importance à tout ce qui touche à notre société, notamment dénoncer par l’image certains fléaux qui n’ont rien à voir avec nos mœurs. Il est actuellement proposé à l’ENTV, dans sa version de feuilleton et pour atteindre un public très large je compte le mettre sur le marché en DVD, VCD.

Mais, il s’avère qu’il y a un autre film ?

Effectivement, il s’agit d’un long métrage dans lequel j’ai apporté du nouveau, en ajoutant à ce film social de l’action pour répondre au goût du public. Il s’appelle Yura deg wenyir ou l’ironie du sort, dont le premier rôle est joué par l’Egyptien Abdelghani Ahmed Chehata.

Justement, pourquoi le choix de cet acteur ?

Tout simplement parce que Chehata parle parfaitement kabyle, français ainsi que le langage des signes. Quant au film lui-même, il n’est pas encore mis sur le marché mais sa projection devant le public lors du Festival du cinéma amazigh, organisé à Sidi Bel Abbès, a trouvé un grand écho, excepté la déconfiture du comité d’organisation qui a failli à sa mission lors de ce festival du film amazigh ?

Vous reprochez quoi aux organisateurs de ce festival ?

Mon film était le seul à être sélectionné comme long métrage par la commission d’Alger, à côté de trois films marocains. Dans le règlement de ce festival, il est stipulé cinq prix pour les meilleurs films. Le comité de jury du festival a carrément bafoué le règlement pour ce contenter de décerner uniquement le prix pour le long métrage, tout en inventant à la dernière minute le prix spécial jury pour la musique. Moi, je trouve que quelque part, on a décidé de rééditer le scénario de Tlemcen en 2007, pour que Ahmed Djenadi soit privé de cet olivier d’or une autre encore. Ce n’est pas le prix lui-même qui me touche, mais ce manquement au professionnalisme qu’ils prétendent chanter à chaque occasion. Je dirai à ces gens-là qu’il faut d’abord commencer à balayer devant chez soi, car parmi les membres du jury, certains n’ont rien à voir avec le cinéma. Et l’exemple le plus édifiant est lorqu’un film d’animation d’une autre expression autre que tamazight soit primé lors de ce festival, normalement réservé pour le cinéma amazigh. Plus aberrant que ça, je ne vois pas. L’Etat a investi énormément dans l’organisation de ce festival, je dirai que ce qui est en train de se faire sur le terrain est loin de toutes nos espérances. Il y a une faille partout, dans l’hébergement, la diffusion d’informations qui a pour cause le peu de public présent.

Cela dit, vous êtes découragés ?

Pas du tout, je trouve seulement qu’il faut dénoncer ces mauvaises manières afin d’y remédier, sinon je me suis remis rapidement au travail. La preuve, j’ai mis en chantier le prochain long métrage, toujours en tamazight, que j’ai intitulé Assirem (espoir) dont le premier tour de manivelle est prévue pour la date historique du 20 avril.

Entretien réalisé par Nadir Touati

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