Ce ne sont pas tous les revendeurs qui en disposent. Il y a en fait une crise du ciment et c’est justement cette pénurie qui a engendré cette flambée des prix.
Aussi cette crise a coïncidé avec une très forte demande du matériau. La raison de la crise ? L’arrêt de production des deux cimenteries considérées comme les plus importants fournisseurs de la wilaya de Tizi. Il s’agit des cimenteries de Meftah et de Ghozlane. Cette dernière a cessé sa production à cause d’une panne technique alors que celle de Meftah a observé cet arrêt délibérément et ce à titre préventif. C’est en tout cas ce que nous avons appris auprès des professionnels du domaine. Selon nos informations, la cimenterie de Meftah reprendra le service le 2 avril prochain, l’entreprise de Sour El Ghozlane ne sera pas opérationnelle avant au moins un mois, apprend-on également, cela même si la reprise du travail est tributaire de la réparation de la panne. Ce qui est incompréhensible en fait, c’est le “choix” de la cimenterie de Meftah de marquer un “arrêt délibéré” en cette période !
Quoi qu’il en soit, cette crise et la flambée des prix risquent de perdurer du fait que la mise en marche de la production au niveau des deux cimenteries n’est pas prévue pour demain. Pis encore, cette crise peut s’accentuer et le ciment deviendra introuvable, cela si on se fit aux données du marché. Il faut savoir qu’actuellement les fournisseurs continuent à gérer leur stock en alimentant la wilaya quoiqu’avec des petites quantités, qu’arrivera-t-il une fois ces stocks consommés ? C’est la conséquence de la rupture des réserves de ces cimenteries qui fait craindre le pire. A présent, les entreprises en charge de la distribution des matériaux de construction dans la wilaya, tentent tant bien que mal de gérer la situation avec les quantités disponibles, pour satisfaire les besoins grandissants de la population. Les provisions de l’Edimco, à titre d’exemple, ont enregistré une chute libre. “Hier, nos camions sont revenus bredouilles de Meftah”, nous a appris la responsable du service commercial de cette entreprise, une entreprise qui a vu baisser ses attributions en matière du ciment de 200 à 40 tonnes seulement depuis une semaine. On ne l’a pas dit, mais la fermeture de la cimenterie de Sour El Ghozlane est survenue mercredi dernier. En fait, les stocks des deux cimenteries sont destinés aux entrepreneurs en charge des gros projets. Comme l’a si bien dit la responsable du service commercial de l’Edimco, c’est toute l’activité du bâtiment et des travaux publics qui a repris de plus belle.
Le bonheur des particuliers suscité par la baisse des prix de la ferraille, est ainsi perturbé par cette hausse du coût du ciment, un matériau qui s’est stabilisé plusieurs mois durant à un prix abordable. Au niveau du RCC et de l’Edimco, il était disponible à moins de 640 DA l’unité.
Il est à noter par ailleurs que durant pratiquement la même période de l’année passée, les prix de ce même matériau ont flambé. Cette hausse devient-elle saisonnière ?
M. O. Ben Mokhtar