«Atteindre les championnats du monde»

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La Dépêche de Kabylie : Présentez-vous à nos lecteurs ?

M. Ouaret : Je suis né le 12 juin 1991 à El Kseur. J’ai débuté dans l’athlétisme en première année benjamine, mais faute de moyens, j’ai dû arrêter pendant une année, mais grâce à la volonté et l’encouragement de mes parents, j’ai repris dans l’association sportive de l’ESA, avec comme encadreur, Moussaoui Boubekeur. Ce dernier voyant que j’ai un bon gabarit, m’a rétorqué que ça serait mieux de m’orienter vers les minimes de la section « marche », avec comme spécialité trois kilomètres. J’avoue que techniquement, le début était difficile, mais avec les compétitions, je commençais à le pratiquer le plus normalement du monde. J’ai alors participé, à ma première compétition nationale, qui s’est déroulée à Tlemcen, avec comme résultat 8e sur l’épreuve de la marche sur route. Ce qui nous a permis d’ailleurs de remporter la deuxième place par équipe. Je n’omettrai pas de dire que j’étais le premier dans mon club à entrer à la ligne d’arrivée. Cette année, je suis en première année junior, et j’espère que les résultats vont suivre, même si je dois avouer que le niveau n’est pas le même qu’en cadets.

Le RCA, même si c’est une association qui n’a été créée que durant la saison sportive 2007/2008, n’empêche que les résultats sont là. A cet effet, comment expliquez-vous cela ?

J’avoue que ces résultats ne sont pas venus fortuitement, mais c’est grâce à la volonté des athlètes, et le comité exécutif de l’association qui n’a ménagé aucun effort, pour donner un coup de pouce à cette dernière. Ils ont même sacrifié leurs affaires personnelles et familiales, en se mettant à la disposition du RCA, même après une longue journée de travail. Aussi, ces dirigeants ne ménagent aucun effort, pour mettre la main à la poche, quand le besoin se fait ressentir. Certes, la section marche, n’a pas réalisé de bons résultats la saison écoulée, mais elle a représenté quand même la commune d’Amizour de la meilleure manière possible. Et ça sera toujours avec honneur que nous allons le faire à l’avenir au niveau wilayal ou national. Je tiens donc en ma personne à remercier tout ces dirigeants qui se sont sacrifiés pour ce club.

Mais il y a un manque flagrant d’infrastructures…

C’est un point très important que vous soulevez là, et si ma mémoire est bonne, la saison écoulée, on prenait part aux entraînements dans l’axe routier qui lie Amizour à El Kseur. Ce qui représentait un danger imminent. Pour l’anecdote, j’ai dû payer cela, avec cette voiture qui m’a frôlé, en me blessant au mollet. Ce qui a induit une crampe qui m’a poussé à cesser l’entraînement. Toujours est-il que le résultat qui a fait que nous sommes sortis de l’anonymat, et que nous avons réussi à mettre une base à cette section, est la résultante du fait que les dirigeants avaient comme objectif de travailler à long terme. Ce qui est une bonne chose pour nous, avec des points ramenés par rapport à certaines équipes plus huppées.

Le long terme demande beaucoup plus de sacrifices, non ?

Certes, pour ma part, si je suis ici au stade, ce n’est pas pour blaguer ou autre chose, mais pour travailler. Ce qui me permettra de représenter dignement ma commune sur la scène nationale, et pourquoi pas, au niveau international. Une chose est sûre, avec nos capacités, nous serons capables d’arriver à un stade précis, mais cela ne pourra pas se faire sans la présence des moyens appropriés, à savoir le matériel et le stade où s’entraîner. On dit que les autorités ont refait le stade annexe, mais c’est le contraire, et allez voir de visu. Je dis cela, car notre spécialité demande un terrain plat, avec des souliers spécifiques. En tout état de cause, mon souhait personnel est d’atteindre les championnats du monde, ne serait-ce que pour remédier à ce qu’a fait Morsli Nourredine et certains athlètes de notre pays.

On a remarqué ces dernières années, que le sport a pris une part prépondérante dans la vie des habitants de notre commune…

Le sport est une bonne chose pour tout jeune qui veut éviter les phénomènes de la société tel que la drogue. Avec la présence en force des clubs, dans une commune qui comporte 40000 habitants, les jeunes préfèrent le sport que d’aller suivre d’autres chemins. C’est pour vous dire que le sport fait éduquer les hommes. C’est d’ailleurs le rôle de chaque père de famille c’est leur rôle. C’est la meilleure manière de faire en sorte que des générations futures peuvent donner la meilleure image de notre daïra. Je lance d’ailleurs un appel aux autorités de notre commune, pour venir en aide à ces sportifs qui n’ont qu’un seul souci, c’est de donner à Amizour ce qu’elle mérite dans les années à venir.

Entretien réalisé par R.M

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