L’établissement en question est une vraie réussite du point de vue architectural. Construit au début des années 80, il a ouvert ses portes aux collégiens obligés de poursuivre auparavant leur scolarité dans les établissements de Draâ Ben Khedda, distante d’une vingtaine de kilomètres. Son implantation sur une colline surplombant la vallée du Sebaou, sa disposition des immeubles aérés et fonctionnels, son implantation en plein centre des villages de la commune ont fait de cet établissement un modèle de projet bien pensé. De plus, petit collège bien géré, ses résultats scolaires brillants ont fini par asseoir sa réputation bien méritée. Mais le plus malheureux dans ce tableau est sa gestion matérielle. En effet, le collège est délaissé du point de vue entretien. Pendant plus d’une vingtaine d’années, un simple grillage protégeait ses murs des vols et autres actes délictuels. Il a fallu, malgré les multiples réclamations et démarches de ses responsables, attendre l’année présente pour voir enfin érigé un mur autour de l’établissement et sa cantine restaurée. Le plus grave pour cette dernière est que l’opération de remise à neuf est la quatrième du genre. Des dizaines de millions sont dépensés à chaque fois sans que cette cantine n’ouvre ses portes aux élèves. Non sécurisée par une enceinte et difficile à garder, les équipements et matériaux disparaissent. Les parents d’élèves, las de réclamer un repas chaud pour leurs enfants éloignés de leurs foyers, se résignent à voir leur progéniture affamée et transie de froid et jeûner toute la journée. Cette situation tragi-comique ayant duré des années, ils se posent la question : l’Etat (généreux ?) ayant construit et restauré cette cantine plusieurs fois, nommé un cuisinier, pourquoi la laisser obstinément close ? Pourquoi ce gâchis ? En attendant, ce sont les enfants qui trinquent, pardon, qui jeûnent…!
Bouammar Ahmed
