Une campagne sur fond de mobilisation et d’appels à la population pour ne pas faillir à leur devoir électoral et donner une crédibilité à cette élection intentée par des appels au boycott de l’intérieur ou de l’extérieur du pays. Les partisans du boycott ont été traités d’ »antidémocrates », « antinationalistes » et de « traîtres de la nation ». Les cinq candidats continuent de croire à une « surprise » même si la balance ne s’incline guère de leur côté sachant que le président sortant et candidat indépendant ambitionne d’être élu avec une majorité écrasante tant les dés sont pipés.
Le « mammouth » de cette présidentielle a démontré lors des dix jours de campagne et bien avant que la population est de son côté,et vu sous cet angle, personne ne pourra le renier et cela à défaut de candidat pouvant rivaliser avec lui.
A cet effet, les candidats ne cessent d’appeler les citoyens à aller voter pour barrer la route aux adeptes du boycott qui se manifestent de plus en plus et de façon archaïque pour barricader l’électorat et tenter de rééditer le scénario des législatives de mai 2007. Ainsi la candidate du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a appelé hier les jeunes qui représentent environ 60% de l’électorat à « barrer la route aux appels au boycott. On essaye de vous manipuler en usant d’arguments tels le chômage,la précarité et la harga, évidemment la main de l’étranger n’est pas innocente. Levez-vous et exprimez-vous, c’est une manière de vous libérer et de provoquer la rupture », avant de lancer : « Jeunes, vous êtes la clef pour éviter la fraude, les adeptes du boycott sont des antinationalistes, ne les laissez pas faire de vous la même chose,optez pour la démocratie, optez pour le vote ».
Par ailleurs, la candidate du PT reviendra sur la fermeture d’entreprises mettant au chômage plus de 140 000 salariés tout en réitérant son appel pour faire face à la privatisation. Aussi, elles promis, si elle est élue, « l’augmentation du SNMG à hauteur de 35 000 DA » et compte récupérer les 140 milliards de dollars qui se trouvent dans des banques étrangères. Elle se dit « prête à diriger le pays et le sortir de la crise » avec comme première action « la dissolution de l’Assemblée nationale et la nationalisation de toutes les entreprises algériennes ».
Le candidat du mouvement El Islah, Djahid Younsi, est allé dans le même sens que sa rivale politique en appelant la population et les jeunes en particulier à aller s’exprimer le jour du scrutin : « Jeunes, méfiez-vous des adeptes du boycott, ils déconcertent votre attention, et manipulent votre liberté de vous exprimer et votre liberté de penser », avant d’ajouter : « labstention ne réglera rien de vos problèmes ».
Djahid Younsi dira que « c’est le moment ou jamais de provoquer la rupture avec le pouvoir en place, les boycotteurs savent indubitablement que vous êtes une cible pour arriver à leurs fins. Alors dites non et prenez votre destinée en main, c’est votre chance pour le changement, osez ». “Les conditions de ce changement sont aujourd’hui réunies, à vous de saisir cette chance pour pouvoir aspirer à un lendemain meilleur et prospère ainsi qu’une vie digne d’un Algérien.” Le candidat d’El Islah proposera « un cadre de convergence pour l’ensemble des Algériens, nationalistes soient-ils, islamistes ou démocrates ». Dans son discours d’hier, il lancera un appel aux Algériens pour ne pas verser dans la culture et les pratiques véhiculées par certaines chaînes de télévision et certaines personnes atteignant les symboles et les mœurs ainsi que les traditions algériennes. « Ces actes tentent de vider les Algériens de leur culture ancestrale, alors méfiez-vous », tout en appelant à la sauvegarde du patrimoine ainsi que l’identité nationale et les valeurs humaines de fraternité et de réconciliation synonymes de paix. Il refusera « toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays » tout en affirmant qu’il recourra au référendum populaire concernant les questions décisives de la nation.
Hacène Merbouti