Le RND affiche ses ambitions pour la Kabylie

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Ahmed Ouyahia, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique qui a réuni durant ce week-end passé ses militants dans le cadre de la cinquième session du Conseil national de sa formation, semble, sans aucune surprise, bien préparé et avoir révisé ses notes. Sans omettre aucune question, notamment celle relevant de l’actualité nationale et même étrangère, ce dernier n’a vraiment rien laissé au hasard. Il a pratiquement soulevé et répondu à toutes les préoccupations, notamment celles des journalistes. Les partielles en Kabylie, la réconciliation nationale, l’Alliance présidentielle et la révision de la Constitution, ainsi que la fameuse loi française glorifiant le colonialisme, pour ne citer que ceux-la, ont été à l’ordre du jour de cette rencontre, tenue à l’hôtel El Riad. Le premier responsable du RND a été, également, interpellé par la presse, en qualité de chef du gouvernement, quant au kidnapping des deux diplomates algériens à Baghdad. Toutefois, moult questions liées à l’enlèvement sont restées sont reponse dans la mesure ou l’orateur a refusé tout commentaire. Le porte-paroles du RND n’a pas échappé, par contre, aux rafales de questions des journalistes concernant les élections partielles décidées dans les wilayas de Tizi Ouzou, de Bgayet, et dans certaines communes de Bouira, de Boumerdès, de Khenchela, de Laghouat et de Biskra, pourtant sa participation n’est qu’évidente. Sur ce chapître, l’animateur de la conférence a tenu à souligner, de prime abord, que la participation du RND est loin d’être motivée par la course vers les sièges. « Notre première préoccupation est de faire sortir cette région qui a tant souffert de son chaos, plus de 100 de nos enfants sont décédés » a-t-il dit avant d’ajouter « ces enfant sont irremplaçables ». Les partielles en Kabylie constituent à ses yeux « une étape cruciale pour panser les blessures et rattraper le retard accusé, notamment sur le plan économique, durant la crise qui a prévalu dans la région ». Et également, une occasion pour les concitoyens d’exprimer leurs vœux et choisir leurs élus. Selon Ouyahia, il y a 30 communes à Tizi Ouzou et 20 à Bgayet concernées par les élections. Ahmed Ouyahia a, au demeurant, longuement salué la décision du premier magistrat du pays de dissoudre les assemblées locales et a estimé, dans la foulée, qu’avec cette démarche, l’unité nationale sera, inéluctablement consolidée. D’après le numéro 1 du RND, la décision prise en Conseil des ministres ne représente guère « une vengeance ou un défi » à n’importe quelle formation politiques. « Nous voulons recouvrer la stabilité et la souveraineté nationale ». Au-delà de cet aspect, l’orateur n’a, toutefois, pas nié la volonté du RND de prendre part aux joutes électorales, dont la date n’est pas encore connue, pour entrer en compétition avec les autres formations politique qui convoitent des sièges au niveau des régions concernées. C’est pourquoi il a exhorté les militants de son parti de renforcer leurs activités sur le terrain et de favoriser le travail de proximité en s’approchant davantage des citoyens. « Le RND sera prêt » a-t-il corroboré. A la question de savoir si sa formation compte participer avec des listes communes avec les deux parties, à savoir, le FLN et le MSP dans le cadre de l’Alliance présidentielle, l’animateur de la conférence a explicitement affiché son niet catégorique. « La culture des listes communes n’est pas de mise d’autant plus qu’il n’ y a aucun risque et aucune nécessité politique », a affirmé le SG du RND. Sur l’Alliance présidentielle, Ahmed Ouyahia a affiché son contentement et satisfaction quant aux résultats obtenus de cette « expérience ». « Même si l’Alliance est à son début, je tiens à dire qu’elle a déjà donné ses fruits sur le plan national et nous veillerons à l’émerger au niveau des wilayas et ensuite des communes ».

Réconciliation nationale : le RND signe un chèque à blanc Ahmed Ouyahia s’est longuement attardé sur cette question. Cette dernière est, d’ailleurs, taillé la part du lion de son intervention. Le RND soutient la démarche du président de la République. « La réconciliation nationale est un axe majeur que nous défendons. Nous l’avons soutenu lors de la campagne électorale du 8 avril dernier et nous continuons à l’approuver surtout qu’il soumet cette loi au référendum », a dit Ouyahia avant d’enchaîner : « Nous avons signé un chèque à blanc et nous ne regrettons pas ». Interpelé sur les contours de cette réconciliation nationale, l’interlocuteur se dit ne pas être dans le secret des dieux. « Laissant l’initiateur exercer ses responsabilités politiques. C’est le seul à être l’habilité de se prononcer sur cette question », a dit le même orateur. A la question de savoir si le fait de ne plus parler de l’amnistie générale suppose que cette idée est abandonnée, Ouyahia dira simplement que ce concept a été mal interprété.

Révision de la Constitution : « Elle n’est pas à l’ordre du jour »Si on se réfère aux déclarations d’Ouyahia, la révision de la Constitution n’est pas pour demain puisqu’elle « n’est pas inscrite à l’ordre du jours ». Selon ce dernier, le président est « préoccupé par la réconciliation nationale car elle relève de l’actualité ». La révision de l’article 87-bis relatif au SNMG risque de ne pas voir son aboutissement. Le premier responsable du RND a, en réitérant les incidences que pourraient engendrer l’augmentation du mmg sur l’économie nationale, déclaré qu’il est impératif de « s’éloigner des attitudes suicidaires ». Le RND condamne la loi française sur le colonialisme et les émeutes de Béchar « Nous exigeons d’être respectés et nous demandons que le révisionnisme qui n’est pas acceptable dans certaines circonstances historiques, ne soit pas de mise lorsqu’il s’agit de l’Algérie ». C’est ainsi qu’a répondu Ahmed Ouyahia à la loi française glorifiant le colonialisme. Ce dernier réclame des excuses de la part des Français et de la reconnaissance des crimes perpétrés en Algérie. Sur les émeutes qui se sont déroulées à Béchar, l’orateur a crié à la manipulation des jeunes. « Je doute fort qu’un Algérien pourrait écrire sur les murs de son quartier que « nous sommes des Marocains ». Le RND réitère, à l’occasion, son soutien au peuple sahraoui.

Wassila Ould Hamouda

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