Risque de fermeture de la cotonnière de Tizi Ouzou

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Le secrétaire général de l’Union de wilaya de l’UGTA, Bachir Ramdani, a accusé ouvertement, lors d’une conférence de presse tenue, hier au complexe textile de Draâ Ben Khedda, le premier responsable de la Société de gestion et de participation (SGP), M. Maâche, de vouloir fermer La Cotonnière de Tizi Ouzou, par son refus d’approuver le dossier d’approvisionnement en matière première.“M. Maâche est le premier responsable de la situation qui prévaut à la CTO”, a déclaré Ramdani, tout en dénonçant son attitude, étant le gérant du portefeuille juridique de l’entreprise.Selon ses propos, le directeur de la SGP a refusé de débattre du problème, alors que toutes les autres institutions et le partenaire social ont affiché leur disponibilité.“Pis, on nous parle d’un stock qui n’existe pas”, dira le conférencier, avant de s’interroger s’il s’agit d’un stock fictif, d’une discrimination dans la distribution pour la trentaine de cotonnières existantes à l’échelle nationale ou d’un blocage prémédité justifié par des subterfuges.Ce qui reste de COTITEX s’appelle la CTO, cette nouvelle entreprise avait comme ambition de créer de nouveaux emplois et d’améliorer la production, mais assène-t-il, “il se trouve qu’on a fragilisé davantage l’entreprise”. Au départ, La Cotonnière avait un surstockage de matière première mais n’avait pas un plan de charge. Depuis plus de 5 mois, c’est tout à fait le contraire qui s’est produit, alors que le plan de charge a atteint 53 milliards de centimes par an La Cotonnière se trouve avec une rupture d’approvisionnement, devant être honorés par le groupe Textile manufacturing company (Texmaco) et sa hiérarchie directe, la SGP. Le premier représentant de l’UGTA à Tizi Ouzou s’est interrogé sur l’intérêt que pourrait apporter la centralisation de l’approvisionnement, si l’EPE se trouve dans l’incapacité d’alimenter sa production en matière première. Il estime que l’objectif justement est de faire de cet approvisionnement “un goulot d’étranglement entre les mains des responsables”. “Nous refusons la mort de cette entreprise, et nous sortirons dans les rues s’il y a aurait fermeture”, dira l’orateur, avant d’enchaîner plus loin que “s’il y a une option politique dans le sens de la fermeture, qu’ils l’affichent publiquement, sinon cette entreprise peut marcher, il suffit de mettre les moyens”. M. Ramdani a évoqué, ensuite, le problème de l’existence juridique de la CTO, à qui il reste, selon ses dires, un bail de 23 mois auprès de la Cotitex. Un fait qui met la CTO dans une situation interdisant tout accès à un crédit bancaire, alors que ses comptes ont fait l’objet d’ATD (Avis aux tiers divers) de la part de la CNAS et de la fiscalité.De son côté, le secrétaire général de la section syndicale de La Cotonnière, Mustapha Rabhi, a mis en exergue les difficultés que vit l’entreprise. Il dira d’emblée qu’après la décision de mise à l’arrêt de l’entreprise mère (Cotitex), en janvier 2005, le nombre de travailleurs restant n’excède pas 900 travailleurs. Le complexe a drainé 5 000 employés, lorsqu’il était la fierté nationale des cotonnades, mais à l’issue de la dernière restructuration, ses effectifs ont été réduits à 1 375 agents avec 482 admis en retraite proportionnelle ou en départ volontaire. Le deuxième intervenant a qualifié la démarche de la SGP “d’une volonté de fermeture silencieuse”, non sans énumérer les faits et les facteurs qui caractérisent cette procédure. Le premier fait a trait au refus du propriétaire à engager une action pour le recouvrement des créances détenues sur les entreprises du Groupe dont le montant s’élève à 700 millions de centimes par mois.Le retard accusé pour liquider le dossier du volet social fait que 482 agents se retrouvent payés par la CTO, alors qu’ils devaient être payés par la CNR, si les procédures administratives étaient menées en temps opportun par la SGP.Ce retard a contraint le complexe à débourser 4,2 milliards de centimes pour des retraités qui ne travaillent pas en l’espace de 6 mois.L’entreprise a procédé, également, au paiement du personnel pour les 20 jours sans travail durant les évènements de Kabylie.M. Rabhi souligne qu’avant que le problème d’approvisionnement ne surgisse, le complexe s’apprêtait à recruter 120 nouveaux travailleurs vu que la situation s’est améliorée, et les anciens clients de l’entreprise ont renoué le contact.“Depuis le 12 mars, nous sommes obligés de faire des emprunts ailleurs, qui ne suffisent pas”, a déclaré le secrétaire de la section syndicale.Actuellement, La Cotonnière dispose uniquement de 41 tonnes de polyester, une autre matière première moins importante que le coton. En plein régime, la demande de coton est de 14 tonnes par jour. La situation est très critique et la CTO ne peut emprunter que l’équivalent de 40 tonnes par mois.Les efforts du P-DG de La Cotonnière, Abdelkrim Latrach, dans l’optique de désamorcer la situation n’ont pas abouti au point où ce dernier menace sa tutelle de démissionner de son poste, a précisé le conférencier.A ce sujet, M. Ramdani a conclu que la participation et la présence de tout le monde est souhaitable en ce moment de crise.

M. Aït Frawssen

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