La précarité perdure !

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Les nombreuses familles qui y vivent sont toujours dans l’attente d’être recasées dans des logements décents. Des familles qui ont quitté leurs villages pour venir s’installer en ville à la recherche de meilleures conditions de vie, mais qui ont été contraintes de vivre dans des baraques pendant près de 40 ans. Une précarité qui continue encore malheureusement pour ces dernières, puisque après avoir vécu toutes ces années dans des baraques, elles déménagent dans un autre bidonville. Cette cité “provisoire”, qui a été construite pour abriter, selon les autorités locales, seulement 25 familles, compte actuellement environ 60 résidants composés en majorité de familles qui ont fui la misère et l’insécurité qui règnent dans les villages lointains de la commune et de certains autres résidants venus des autres communes limitrophes, comme Sidi Naâmane et Baghlia.

Et pour avoir une idée sur les conditions dans lesquelles vivent les résidants, une virée dans cette cité nous renseigne sur cette situation dramatique caractérisée par la proximité des baraques collées les unes aux autres sans aucune intimité.

En plus, les habitants vivent dans des conditions d’hygiène déplorables, faisant courir ainsi des risques certains sur la santé de ces derniers, surtout avec l’existence d’un poulailler juste à côté, mais qui a, heureusement pour les habitants, fermé ses portes depuis quelque temps.

Un manque d’hygiène aggravé par l’inconscience de certains qui parquent leurs troupeaux de moutons dans leurs baraques et jettent les excréments de leurs bêtes près de la cité, exposant ainsi la santé des enfants qui jouent à proximité, aux maladies véhiculées par ces déchets et aggravent aussi la situation d’insalubrité qui y règne déjà.

Par ailleurs, la présence de bars clandestins aux alentours de cette cité accentue le sentiment d’insécurité chez les habitants qui sont obligés de faire avec les ivrognes qui passent chaque nuit à côté de leurs maisons en proférant des obscénités, empêchant ainsi les résidants de se reposer et qui tentent même d’agresser physiquement les habitants qui osent intervenir pour les remettre à l’ordre.

“Chaque nuit ou presque, des bagarres éclatent entre des habitants et des ivrognes qui n’ont aucun respect pour ceux qui habitent ici”, témoigne un résidant de cette cité.

En somme, les résidants souffrent le martyre tout au long de l’année.

En été, c’est la chaleur suffocante et insupportable qui règne à l’intérieur de ces maisons construites en parpaings, un matériau déconseillé pour bâtir des maisons d’habitation.

Heureusement qu’il y a l’eau !

Une souffrance atténuée un tant soit peu par l’existence d’un réseau d’AEP branché à partir du parking communal situé juste à côté, ainsi que l’électricité.

Quant à la saison hivernale, et en raison de non-raccordement de leur cité au gaz de ville, les habitants utilisent encore le gaz butane pour se chauffer et aussi pour les autres besoins, ce qui ruine les ménages, sachant le prix élevé de cette dernière. En plus du froid, les habitants craignent particulièrement la saison des pluies en raison de l’absence de rigoles dans le quartier, ce qui fait qu’à chaque hiver, la cité est déclarée sinistrée. D’autre part, l’existence d’un canal naturel de drainage des eaux pluviales — et qui charrient toutes sortes de débris — présente des risques pour les résidants, surtout les enfants qui le traversent pour aller à l’école, à travers un petit pont de fortune qui menace de s’effondrer à tout moment. “Notre vie est un véritable calvaire que nous vivons au quotidien, les conditions dans lesquelles vivent, ou plutôt, survivent nos familles sont vraiment catastrophiques. Le manque d’espace, le manque d’hygiène, le froid en hiver et la chaleur en été sont, des maux auxquels nous sommes confrontés dans notre vie misérable.

Je profite, à cet effet, de cette occasion, via votre journal, afin d’adresser, au nom de tous les habitants, un message urgent en direction des autorités afin qu’elles trouvent une solution rapide et radicale à notre situation qui devient de plus en plus insoutenable, en nous attribuant des logements décents”, nous a déclaré, le cœur gros, un habitant. Cependant, la situation dans laquelle vivent ces familles devrait connaître une issue heureuse pour ces dernières. “La commune de Tadmaït a bénéficié d’un projet de construction de 190 logements dans le cadre au dispositif de la résorption de l’habitat précaire, nous avons dégagé une assiette de terrain pour la construction de 60 logements-OPGI. Le maître d’ouvrage n’attend que la désignation de l’entreprise pour entamer les travaux.

La construction de ces logements permettra, non seulement la résorption de l’habitat précaire au niveau de notre commune, mais aussi de récupérer le lot de terrain afin d’y construire une infrastructure publique”, nous a déclaré le P/APC de Tadmaït.

Dans l’attente de la réalisation de ce projet, les 60 familles qui habitent dans la cité derrière le stade devront encore patienter avant de pouvoir en finir avec les conditions misérables dans lesquelles elles vivent depuis 2001.

Louni Rachid

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