Dans un long et détaillé rapport daté du 30 mars 2009 parvenu hier à notre rédaction de Béjaïa, ils relatent comment le gérant alors qu’il était contraint par le jugement du 22/10/2008 à établir des CDI (contrat à durée indéterminé) avec ses travailleurs, propose à ces derniers, avec augmentation de salaire des CDD (contrat à durée déterminé) pour pouvoir par la suite les licencier plus facilement. Le document fait également état de la 1re vague de licenciements à la date du 31 octobre 2008 et qui concerne 7 agents. Cela a commencé par le revoi d’un manutentionnaire qui se croyant “titularisé” par le jugement du 22/10/08 refuse d’accepter le nouveau contrat qui lui a été proposé. Par solidarité 6 de ses camarades manutentionnaires protestent et demandent à voir le gérant. Et pour toute réponse, ce dernier leur interdit l’accès à l’usine et appelle la police pour les en éloigner. Interrogé à ce sujet le responsable de l’entreprise indique que c’est par mesure disciplinaire que ce licenciement a été prononcé. Pour créer la section syndicale de l’entreprise, une assemblée générale des travailleurs s’est tenue le 17 décembre aux abords de l’usine puisque le gérant a interdit tout rassemblement sur le lieux de travail. Le 21/12/2008, lorsque les responsables de l’UGTA d’Amizour (cinq membres dont deux délégués syndicaux) se présentent à lui pour l’informer de l’installation de la section syndicale, il refuse de les recevoir comme il refuse également de prendre acte du P.V. d’installation de la section syndicale qui lui a été notifié par huissier de justice. Cependant, pour les besoins d’une réunion prévue pour le 31/12/2008 et ayant pour objet la compression du personnel, le gérant affiche le 30/12/2008 une note d’information, demandant au personnel de lui désigner trois représentants des travailleurs mais le personnel n’a pas répondu à cette sollicitation avançant que ses représentants sont connus officiellement. Et c’est au cours de cette réunion qu’est prise la décision de compression de 19 travailleurs au motif de la fermeture de l’unité de production d’aliment du bétail qui dépend de CAA. Parmi les agents compressés, le rapport des syndicalistes relève 2 agents en congé de maladie, 1 agent en congé annuel et quatre membres de la section syndicale dont 1 délégué. Les travailleurs voient là un règlement de compte d’autant plus qu’en date du 12 janvier 2009, le gérant prononce le licenciement d’un deuxième délégué syndical, qui est le comptable de l’entreprise, juste à la reprise de son travail après le retour d’un congé de maladie. Le licenciement du comptable, justifie le gérant est décidé par mesure disciplinaire, vu que ce dernier a cherché visiblement à perturber le fonctionnement de l’entreprise. Aux travailleurs qui se demandent pourquoi le CCB (comptoir commercial blidéen), qui s’est installé au lieu et place de l’unité de production d’aliment du bétail du CAA fermée n’a pas repris quelques uns des ouvriers parmi les 19 compressés, la réponse est, indique-t-on, le CCB a dû reprendre ses propres ouvriers qu’il avait licenciés auparavant.
B. Mouhoub