“Ils veulent me briser”

Partager

La Dépêche de Kabylie : Peut-on connaître les motifs de ton absence en équipe nationale ?

Soraya Haddad : Il y a trois points essentiels qui m’ont poussé à bouder l’équipe nationale.

Primo, c’est ma relation avec Salima Souakri, elle ma fait du mal quand on était des athlètes toutes les deux et je ne lui pardonnerais jamais ce qu’elle ma fait lors du tournoi de Tunis où en voulant la saluant et lui serrer la main lors d’une finale, elle m’a tournée le dos et tout ça en présence de centaines de spectateurs, moi je ne badine pas avec l’honneur et les principes.

Secundo, c’est son installation en tant qu’entraîneur de l’équipe nationale des seniors dames alors qu’elle n’a pas assez d’expérience pour driver des judokas de niveau mondial et olympique, c’est sa première année et je me demande ce qu’elle peut nous apporter. Tertio, les gens de la fédération qui l’ont désignée veulent, par cette décision, briser ma carrière, car ils savent très bien que si Souakri est installée, je ne regagnerai plus l’équipe nationale.

Donc on peut affirmer, à partir d’aujourd’hui, que Soraya va arrêter sa brillante carrière ?

Effectivement, car je n’accepterais jamais que Souakri soit mon entraîneur. Depuis son installation en tant que coach, plusieurs stages ont eu lieu en France et en Algérie auxquels je n’ai jamais assisté malgré qu’on m’ait envoyé des convocations à l’université, et le comble dans tout ça c’est que ni elle ni les membres de la fédération n’ont cherché à comprendre les raisons, je crois que cette situation leur a plu car que je suis restée très silencieuse.

Cette machination n’a-t-elle pas une relation avec l’affaire Bouheddou ?

Au début, on a fait une grève pour soutenir Mohamed Bouheddou et eux ont trouvé le moyen de me punir par rapport à mes positions en installant Souakri comme entraineur et faire entre elle et moi une barrière insurmontable. Concernant l’affaire Bouheddou, la FIJ a écri aux différentes instances pour régler au plus vite ce problème.

Donc, on veut vous punir par rapport à vos positions ?

Voilà exactement le fond du problème : ils veulent me “casser” et me briser. Non seulement je dois me battre sur le tatami, mais je dois le faire aussi à l’extérieur et heureusement que j’ai un moral qu’il faut pour ce genre de situation.

Mohamed Bouheddou est un brave éducateur et tout le monde le connaît, il l’a prouvé sur le tatami en tant qu’athlète et entraîneur et ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont remettre en cause tout ce qu’il a construit.

Avez-vous demandé audience au ministre de la Jeunesse et des Sports ou le président du COA ?

Ces deux institutions sont en conflit et nous, les athlètes nous payons les pots cassés, on est les victimes, les gens du ministère sont derrière cette situation.

Des rumeurs circulent que vous avez reçu plusieurs offres de nations européennes : confirmez-vous cela ?

Oui, j’ai reçu plusieurs propositions émanant de plusieurs pays européens avec à la clé des moyens alléchants mais je ne pourrais pas aller défendre un autre pays, je suis Algérienne et je continuerais à me battre sur le sol de mes ancêtres jusqu’à obtenir gain de cause.

On vous laisse le soin de conclure……

Franchement je suis dégoûtée et le moral n’y est pas, après tout ce que j’ai fait pour la nation – certaines personnes se reconnaîtront – certains veulent me “casser”.

Au niveau où je suis actuellement, je peux donner beaucoup de choses au judo algérien mais je suis très optimiste et je gagnerais la bataille car les gens qui ont planifié toute cette machination n’atteindront jamais leur objectif…

Entretien réalisé par Zahir Hamour

Partager