L’entreprise locale à l’ère de l’informatique

Partager

Alors que sous d’autres cieux la gestion informatisée a réalisé une percée remarquable dans le domaine économique, force est de constater que nos entreprises ont encore très peu recours à ces outils “intelligents” pour résoudre leurs problèmes, aussi bien ceux d’ordre managérial, organisationnel ou de marketing.

Depuis l’introduction, voilà près de vingt ans, en Algérie de ce support moderne du savoir et de la science, très peu d’entreprises ont consenti des investissements conséquents dans les NTIC, en vue de se mettre au diapason des entreprises concurrentielles.

“Les chefs d’entreprises sont globalement réticents au travail en réseau et à la libre circulation de l’information”, nous dira le gérant d’une petite entreprise privée de Bgayet.

“L’interface graphique n’est vraiment pas dans les mœurs de nos dirigeants, qui continuent de privilégier les méthodes archaïques de gestion”, ajoutera-t-il.

Pour lui, cette frilosité est en partie due à la conception réductrice qu’ont les employeurs aussi bien publics que privés du rôle de l’Internet et du travail en ligne en général.

Le peu d’importance accordé à la revalorisation du facteur humain et le manque de visibilité dans l’introduction des NTIC dans les milieux professionnels sont, nous dit-on, des écueils de taille à même d’obérer l’exploitation optimale de l’outil technologique par les entreprises.

“Cela ne suffit pas d’acquérir des équipements et d’installer des logiciels, encore faut-il disposer d’un personnel performant pour utiliser efficacement ces équipements”, nous explique pour sa part un ingénieur en informatique, réduit à la fonction d’opérateur de saisie dans l’entreprise agro-alimentaire où il travaille.

Il estime que la plupart des dirigeants d’entreprises sont très regardants quand il s’agit d’engager des dépenses dans ce créneau et trouvent souvent “trop cher” le coût de la mise à niveau de leur personnel.

“C’est très difficile de convaincre un responsable d’entreprise des avantages à tirer en recyclant son personnel, a fortiori si sa boîte est en mauvaise santé financière”, relève Salah T., cadre dans une entreprise implantée dans la zone industrielle d’Akbou. D’autres professionnels pointent du doigt l’inadéquation qu’il y a entre les formations qui préparent aux métiers de l’informatique dispensées dans les centres et les écoles spécialisés et les exigences des secteurs utilisateurs. “Les établissements de formation doivent songer à faire leur mue pour être constamment à l’écoute des besoins de notre économie”, suggère le patron d’une minoterie qui considère que l’investissement dans les nouvelles technologies est une option incontournable pour toute entreprise désireuse de gagner sa place dans un environnement économique où les maîtres-mots s’appellent : concurrence et compétitivité.

N. Maouche

Partager