“Nous irons jusqu’au bout de nos revendications”

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La Dépêche de Kabylie : La tension ne baisse toujours pas au niveau de l’ENEL, qu’en est-il au juste ?

Mustapha Boudjemaâ : En effet, notre mouvement de protestation se poursuit toujours, les travailleurs sont déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications, à savoir le départ du P-DG. Comme vous pouvez le constater, nous avons déployé des banderoles un peu partout au sein de l’entreprise.

Aussi, nous observons chaque jour une heure de débrayage, et ce de 13h à 14h pendant laquelle nous tenons des marches et des sit-in. En outre, nous avons initié une pétition signée par 590 ouvriers qui exigent le départ du directeur.

Vous avez pourtant saisi tous les responsables concernés sur le sujet. Votre démarche reste décidément vaine.

Et bien nous attendons toujours. En tout cas, on n’est pas restés les bras croisés. Comme vous l’avez dit, nous avons saisi les concernés. Je vous annonce d’ailleurs que nous nous sommes même entretenus avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, auquel nous avons adressé un dossier sur la situation.

Quand avez-vous parlé à Ouyahia ?

C’était lors de sa visite à Tizi-Ouzou dans le cadre de la campagne électorale.

Et que vous a-t-il dit ?

Il s’est montré attentif à notre doléance que nous lui avons soumise en détails. Il nous a promis de prendre en charge le dossier après les élections D’ailleurs, lors de son meeting tenu à Azazga quelques jours plus tard, il a assumé publiquement qu’il nous a reçus et s’est engagé par la même occasion à résoudre le problème.

Le dossier est également sur le bureau de Sidi Saïd, le patron de l’UGTA, comme vous l’avez vous-même annoncé il y a quelques semaines.

Effectivement, Sidi Saïd a été saisi au début du conflit, que nous avons rencontré lors de son passage à Tizi à l’occasion de la campagne électorale, il nous a promis une solution après ces élections.

C’est votre conclusion ?

Non, je voudrais dénoncer les pressions exercées sur les services de sécurité de l’entreprise, des pressions venant du P-DG qui cherche à savoir qui sont les signataires de la pétition dont je vous ai parlé tout à l’heure. Aussi, puisque l’occasion nous est offerte, je tiens, à porter cette précision : le P-DG se vante d’avoir fait des bénéfices. C’est sur cela qu’il s’appuie pour défendre sa cause, et nous accabler. Le simple citoyen en entendant cela va se demander comment un P-DG qui a fait des bénéfices peut-il être indésirable par les syndicalistes. Que les gens sachent que le redressement a été amorcé par le chef du gouvernement, M. Ouyahia, il y a quelques années en effaçant une dette de l’entreprise évaluée à 430 milliards de centimes.

Depuis, notre directeur n’a rien fait pour faire évoluer les choses, il s’est contenté de gérer l’ENEL comme une épicerie. A t-il généré des richesses a-t-il créé des postes d’emploi ? Non! Au contraire ces machines avec lesquelles on travaille sont obsolètes, la production a considérablement baissé. Non, le directeur n’a pas réussi dans sa mission !

Propos recueillis par M. O. B.

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