Les commerçants installés sur le côté haut de la rue Mehana Bounouar connaissent ces jours-ci les mêmes soucis que leurs collègues de la place du marché. Le bâtiment, faisant face au numéro 19, considéré jusqu’à maintenant, comme sûr, vient, à son tour, d’être touché de plein fouet par ce mal sans remède, qui est en train de détruire la ville d’Aïn El Hammam. Il y a quelques jours deux secousses, suivies de bruit sourd, ont surpris les commerçants dans leur boutique. “Nous avons perçu un mouvement le matin, puis deux autres successifs, le soir dans la même journée”, nous apprend un libraire qui ajoute : “J’avais pensé à l’explosion d’une bombe”. L’effet de surprise passé, les commerçants se sont rués vers la rue pour éviter d’être pris dans une éventuelle destruction. Les propriétaires de certains locaux où des lézardes sont apparues dans les murs ont, par précaution, baissé les rideaux de leur commerce. Selon notre interlocuteur, c’est la seconde fois en l’espace d’un mois que cet immeuble a été ébranlé. Depuis que le mouvement de terrain est apparu à Aïn El Hammam, les affaissements étaient localisés plutôt sur la grande rue et les immeubles la jouxtant. Cette fois, le mouvement de terrain semble passer à une autre étape, se déplaçant vers le haut de la colline. D’ailleurs, les murs fissurés de la daïra, cent mètres plus haut, sont un indice révélateur de cette avancée inexorable de ce mystérieux phénomène dévastateur.
A. O. T.