4500 cas par an au niveau national

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Le Centre hospitalo-universitaire de Beni Messous a accueilli hier un séminaire international, sur la néphropathie héréditaire. Cet événement a connu une présence massive des spécialistes, et des professeurs, algériens et étrangers. En effet, l’insuffisance rénale chronique terminale concerne près de 13 000 personnes en Algérie. Actuellement, ils sont traités par dialyse, les autres par greffe rénale, a indiqué le professeur Benabadji, cette maladie reste toujours insidieuse et méconnue du grand public.

Il fallait plusieurs années pour que la néphrologie soit reconnue comme une discipline à part entière, dira le Dr.Saidani

Il reste que le nombre de centres d’hémodialyse a été multiplié par 100, 230 centres existent actuellement, dont quarante à Alger.

L’épidémiologie et la pathologie rénale sont mieux cernées depuis la création et le fonctionnement des services de néphrologie, alors qu’un système de soins de l’IRC, s’est progressivement mis en place.

Néanmoins il reste que le budget alloué à la prise en charge de l’IRCT, ne dépasse pas les 2,25 % du budget réservé à la santé. En outre, l’incidence de l’IRC reste méconnue à cause de l’absence d’études épidémiologiques fiables et de l’inexistance d’un registre national de l’IRC. Les maladies glomérulaires représentent la première cause en Algérie avec 28%, suivies par les néphropathies vasculaires avec 16%. Le taux national de postes d’hémodialyse est de 85 par million d’habitants, avec une inégale répartition entre le nord et le sud, et notre pays produit et conditionne la quasi-totalité du consommable de dialyse.

L’augmentation régulière du nombre de malades atteints d’insuffisance rénale chronique, est très préoccupante, les estimations montrent qu’à l’échelle mondiale 500 millions de personnes en souffrent. Six millions est le nombre d’Algériens qui présentent un risque d’atteinte rénale. Si cette maladie n’est pas dépistée et traitée à temps, elle entraîne l’insuffisance rénale chronique terminale qui nécessite une prise en charge par les méthodes de dialyse et de transplantation. Le nombre d’Algériens arrivant à ce stade peut être estimé à 4500 nouveaux cas par an.

Avec un taux de croissance de 10%, le nombre de patients qui seront atteints et nécessitant une thérapeutique de substitution dans les dix prochaines années atteindrait 30 000, ils sont actuellement 14 000 traités par dialyse ou avec un rein greffé. En raison de l’allongement de l’espérance de vie, de l’augmentation de la prévalence du diabète, de l’hypertension artérielle ainsi que de l’absence d’une politique de prévention, une vraie pandémie est à redouter dans les prochaines années. Le nombre de patients atteindra en 2015, selon le professeur Baidi, les 20 000.

Il convient de rappeler que la première greffe rénale a été effectuée à Alger le 16 juin 1986, au service réanimation du CHU Mustapha. L’année 2003 constituera une année charnière pour la relance de la transplantation d’organes dans notre pays, grâce à une politique incitative qui a permis l’émergence de plusieurs équipes médicales.

Le ministère de la Santé va procéder par quotas pour les centres. Une carte sanitaire de dialyse sera prochainement disponible. Enfin, un appel d’urgence est lancé aux acteurs impliqués dans la prise en charge de cette affection, en l’occurrence le ministère de la Santé, les néphrologues, lAssociation de malades, pour élaborer et établir un plan d’action et un réseau de santé pour la prévention de cette maladie.

Yahia Maouchi

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