Le sport, ce parent pauvre

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Aucun prétexte n’est d’actualité, mais Aghbalou semble encore sombrer dans la léthargie.

Mis à part le projet de renouvellement du stade communal, dont la date de début des travaux est toujours renvoyée aux calendes grecques, rien de spécial n’est prévu comme programme de développement pour cette localité située à 68 km à l’Est de la wilaya de Bouira qui a vu les débuts de grands athlètes. Heureusement que la nature y est généreuse avec ses terrains, sinon… Pour la pratique du kung-fu, les 35 adhérents du club spécialisé dans cette discipline est chapeauté par l’association sportive d’Aghbalou. Une association qui se dit marginalisée par sa tutelle alors que des graines de champions demeurent livrées à elles-mêmes… Les enfants qui habitent Takerboust, et autres villages de la commune, manquent de moyens de distraction pour combler le vide qui y règne et peuvent même être victimes de  » dérives « .

D’un autre côté, la Direction de la Jeunesse et des Sport ne semble pas disposée “à mettre le paquet” pour prendre en charge les jeunes talents qui peuvent honorer la région dans des manifestations nationales, voire même internationales, surtout quand on sait que la sélection nationale est le fruit d’un travail de base de tous les clubs. “Nos moyens sont réduits à néant, pourtant, nous comptons parmi l’effectif, un athlète qui a honoré toute la région avec une reconnaissance de ‘champion d’Algérie’ l’année dernière”, nous déclare un adhérent.

“Paradoxalement, le club de kung-fu n’a bénéficié de rien, même s’il recèle des champions nationaux”, nous dira Smail.Z, entraîneur des athlètes en question et Athlète dans un autre club. Après la visite des premiers responsables de la wilaya, le 25 février passé, pour célébrer la fête d’olive dans la même commune. Il est mentionné qu’un matériel de kung-fu composé d’un tapis tatami et de tenues de sport, sera mis à la disposition du club. Jusque-là, aucune aide aux clubs, notamment en matière d’organisation, de fonctionnement et de formation de l’encadrement technique n’ont été programmées.

“Nous n’avons rien reçu de ces aides, et notre section n’à que le nom… On assiste à un manque flagrant de matériel sportif (tatami et infrastructures), deux éléments fondamentaux pour la pratique de cette discipline. Ce genre de matériel n’est pas disponible chez nous, et doit être cédé par la DJS. Ajoutant que : ‘’les compétitions verront prochainement le jour, alors qu’on ne possède rien. Nous allons rentrer en compétition sans tenues, ni salle pour recevoir des athlètes, ni le Tatami”, ajoutera le même interlocuteur. Ce dernier nous fera savoir que même la salle polyvalente qui devrait être mise à la disposition du club est très distante, et les moyens de transport n’existent pas. Cet endroit, jouxtant le stade comportant même des douches, appartient à l’APC et vient d’être réaménagé. Toutefois, il est fermé, même si, officiellement, il doit être utilisé pour la pratique des sports et leurs développements, ainsi que pour abriter les regroupements sportifs. Même la restauration, fait défaut lors des périodes de stages. “Lors d’un stage de perfectionnement ou d’une compétition, on relève, entre autres l’absence des repas et les stagiaires se contentent seulement de sandwichs.Souvent, on est obligés de payer de notre poche pour satisfaire le besoin”, insistera notre interlocuteur. Lors de notre déplacement à l’endroit où se pratique cette discipline, nous avons constaté de visu l’état dans lequel est la salle de kung-fu. Elle manque d’aménagement et l’image est désolante par rapport à ce qui devrait y être, le strict minimum n’existe pas. Pourtant, lors de son déplacement dans la région, la directrice de la DJS, n’avait pas caché son admiration pour les exhibitions de ses pauvres malheureux. Faire redorer à la commune d’Aghbalou le blason d’un sport gagnant, rayonnant et impressionnant doit être l’affaire de la DJS en première ligne, le besoin de tous les fils de ce village, de toutes les forces vives afin que le rêve des sportifs puisse se réaliser. Doter cette région d’infrastructures serait une résolution de la demande sociale et sportive qui n’a que trop duré.

Brahim B.

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