Les bâtiments 14 et 15 à évacuer

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Accompagnées d’un huissier de justice et de techniciens, des fonctionnaires des deux bâtiments ont été chargés le portes le triste message aux occupants des deux bâtiments jugés les plus dangereux. Désemparé, un locataire affirme : “Nous avons été sommés verbalement, faut-il le préciser, d’évacuer nos maisons qui seraient démolies, sous peu”, avant de préciser, qu’il garde un espoir d’être recasé à Aït Yahia, “selon les promesses qui ont été faites”. A l’angoisse permanente dans laquelle ils ont vécu ces dernières années, vient se substituer la crainte des lendemains incertains. Si la question de la démolition de ces bâtiments semble désormais réglée, celle, plus cruciale, du recasement des occupants demeure encore, une énigme. Quand bien même l’idée serait retenue, la commune ne dispose pas de logements.

La seule possibilité de faire face à la situation résiderait dans l’intervention des responsables qui feraient l’effort de sacrifier les logements sociaux d’Aït Yahia, au profit des sinistrés d’Aït El Hammam. Là aussi, le problème est complexe.

Ce qui explique la réticence des concernés à quitter leurs demeures qui les ont ruinés. “Ces appartements nous avaient été attribués, à l’état de carcasses, couverts seulement, à charge des bénéficiaires de terminer les travaux.

La plupart d’entre nous ont aménagé leurs appartements, à coups de centaines de millions. Une opération qu’un fonctionnaire ne peut effectuer, qu’une fois dans sa vie. Si nous perdons notre bien, on ne s’en remettra jamais”, avoue, désolé, notre vis-à-vis. Occupant les rez-de-chaussée, les commerçants ont les mêmes préoccupations. Après avoir vu leurs magasins se dégrader, de jour en jour, ils appréhendent l’avenir avec le chômage qui se profile à l’horizon. Certains ont déjà quitté la place. “Que vais-je devenir si je perds mon commerce qui a englouti toutes mes économies?” se plaint l’un d’eux. Contrairement à leurs voisins des étages en dessus, ils ont l’impression “d’être lâchés par tout le monde. On nous demande de sortir, c’est tout”. Le problème tel que traité jusqu’à maintenant a plutôt été abordé sous son angle technique. Le volet humain du problème ne semble pas avoir fait l’objet d’une grande attention.

A. O. T.

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