Aléas et urgences des partielles

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Il est vrai que les partis politiques ont vite sauté sur cet acquis du dialogue entre les archs et le gouvernement, dialogue jamais cautionné, pire-outrageusement dénoncé. Dès l’annonce de la dissolution et des partielles, ne serait-ce que sur le principe, les partis politiques affûtent leurs armes pour s’impliquer dans une compétition qui n’en sera que serrée. Dans le microcosme politique, circonscrit géographiquement à la Kabylie, deux faits apportent la nouveauté au débat en cours et aux acteurs en lice, il s’agit de l’UDR d’Amara Benyounès et des délégués dialoguistes avec Ahmed Ouyahia, qui interviendront à coups sûr, avec les mêmes chances politiques que ceux, habitués à dominer la vie politique dans la région. Les archs, qu’on donne d’ores et déjà candidats aux partielles, nonobstant le code d’honneur qui les assène d’un interdit, mais parrainer des listes ou cautionner des partis est une affaire presque tranchée chez les archs, dont l’urgente résolution est de barrer la route au FFS et au RCD.Les prévisions électorales en Kabylie seront chamboulées, le champ politique en passe d’une reconfiguration, jusque-là pris presque en otage par le FFS et le RCD, dont le rapprochement entre ces deux partis, s’avère une œuvre chimérique.La Kabylie a connu un verrouillage de facto de l’expression politique aux bénéfices exclusifs des partis de Saïd Sadi et de Hocine Aït Ahmed, entre lesquels le pouvoir local ballottait depuis 15 ans. La tendance majoritaire des citoyens en Kabylie milite vers des changements de fond dans la distribution des forces sur le terrain de la militance, mais aussi sur le choix de la représentation à tous les niveaux. La résurgence les archs a accéléré la demande dans la recherche d’un nouveau cadre d’expression politique, au diapason, des besoins de tous les jours et pour une pratique politique dépoussiérée de l’invective et du cynisme béat. La plaie de la déception est tellement béante que l’enseignement tiré a aguerri les populations, lassitude oblige. Les partielles et perspectives, suscitent à la fois espoir et appréhension, car la crise dite de Kabylie ne peut être réduite à une affaire d’élections seulement. Que peut attendre la collectivité des futurs élus, dont le mandat est écourté à moins de 2 ans quand bien même des budgets importants leur seront alloués avec l’atout de l’effacement de tous les passifs ? L’appétit des partis politiques et les élus en poste à présent s’enlisent dans l’angoisse. Le FFS, par ailleurs, se lance tardivement dans une protesta de rue, dont il est sûr qu’elle est sans lendemain. Tourner le dos à la résignation et à la capitulation, a fait penser aux dirigeants du FFS, qu’il est possible de réussir sa révolution et s’entêter à siéger aux assemblées. Dans la structure, on ne cesse de lancer le débat sur les prochaines élections. La participation du FFS aux joutes, de l’avis de certains cadres, serait plus que bénéfique s’il venait à jouer la carte de la “victimisation”, puisque forcé de quitter les mairies, alors qu’hier, le 10 octobre, considéré comme allié des tenants de la décision politique.Le tissu politique en Kabylie est traversé par des paradoxes et contradictions, qui lorsque les uns sont arrangés, d’autres dérangés, la démarche où la solution consensuelle n’a jamais été de mise.En ce sens que les partielles, même si elles venaient régler une mécanique locale grippée, provoqueraient à la fois une sorte de destruction. Cette solution partielle de la crise, ne fait pas des partielles une issue salvatrice à la région, l’ingéniosité politique serait dans le renouvellement de toutes les institutions par des élections générales.

Khaled Zahem

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