Considérés jadis comme un lieu de spectacles et de convivialité, les stades de football sont devenus de nos jours des arènes de violence de tous genres. Il ne se passe pas en effet un week-end sans assister à des échauffourées dans les gradins entraînant parfois mort d’homme. Cette violence qui gangrène ces lieux est devenue au fil des années, coutumière, au point, qui elle s’est banalisée à travers le territoire national, car ce ne sont pas seulement les grands centres urbains qui sont touchés par le phénomène mais ce dernier contamine également les régions rurales, rendant par la force des choses certains stades infréquentables. Cette violence dans les stades a certainement ses raisons et tout le monde les connaît. De nos jours, la violence est banalisée dans notre société et chacun y va de son propre argumentaire pour en justifier les raisons. De la cellule familiale jusqu’à la rue en passant par l’école et l’université, rien ne semble échapper à ce phénomène. La mal vie, le chômage, la promiscuité, la cherté de la vie, tout cela participe à l’éclosion de ce virus pour devenir une pandémie nationale. Aujourd’hui, les jeunes et surtout les adolescents qui se sentent quelque part lésés à tous les niveaux, ne trouvent meilleur moyen pour se défouler et afficher leur existence que par la violence. Le lieu idéal pour cela reste les stades de football. Ils sont quasiment les mêmes enfants qui se retrouvent sur le banc des écoles ou adossés aux murs de leurs quartiers ou villages qui se retrouvent en fin de semaine par milliers dans les gradins des stades. Avant le coup d’envoi de la rencontre à laquelle ces jeunes sont censés faire des dizaines voire des centaines de kilomètres, les voilà déjà égrainer des chapelets d’insanités à tout-va. Le supporter d’en face, le joueur adverse et le policier, chacun aura son lot d’injures. Et lorsque l’arbitre siffle une faute ou valide un but litigieux, bonjour les dégâts. On ne se gène pas à bombarder le terrain par toutes sortes de projectiles et ça arrive de voir des supporters envahir la pelouse et s’en prendre à tous ceux qui s’y trouvent. Malheureusement ce sont parfois ceux qui sont censés donner l’exemple de sportivité qui s’y mettent. On pense bien sûr à toutes ces » stars » payées cent fois le salaire du smicard. Ainsi au lieu de taper dans le ballon et offrir du spectacle à la galerie, certains joueurs en manque de notoriété n’hésitent pas à taper sur l’adversaire ou injurier l’arbitre, allumant ainsi la mèche dans les gradins. Bien sûr que ce ne sont pas tous les supporters qui se déplacent au stade pour se donner en spectacle de mauvais goût mais force est de reconnaître que ces derniers sont de plus en plus nombreux à se retrouver chaque week-end en maîtres des lieux poussant les vrais amateurs du foot-spectacle à rester chez eux, regarder un match, télécommande en main, pour surveiller ce qui “fuse” de l’écran car désormais un match de foot algérien ne peut même pas se voir à la télé en famille.
Ali.C.