Par crainte d’une année blanche, les étudiants en médecine ont organisé avant-hier, un rassemblement devant la faculté de médecine Maherzi d’Alger (ex-Laperrine) pour exiger une solution claire à leur problème qui risque de perdurer si les pouvoirs publics ne répondent pas favorablement aux doléances des hospitalo-universitaires. Rappelons toutefois que leurs camarades se sont également mobilisés la dernière semaine dans différentes wilayas, notamment, dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Constantine et Oran. A signaler que cette corporation poursuit toujours la grève illimitée des examens, déclenchée depuis maintenant plus d’un mois.
Après une courte halte imposée par une décision de justice déclarant leur action « illégale », les hospitalo-universitaires, eux, ont décidé de hausser le ton en renouant avec la protestation. En effet, c’est à partir d’aujourd’hui que les deux syndicats des hospitalo-universitaires : le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM) et celui des maîtres-assistants en sciences médicales (SNMASM) reprennent la grève de trois jours, reconductible chaque semaine. Cette action, faut-il le rappeler, ne concerne que les activités de soin, alors que le service minimum sera assuré. Contacté par nos soins, le Pr Nacer Djidjli, SG du SNPDSM, nous a signifié que « la corporation ne compte pas faire marche arrière jusqu’à avoir gain de cause ». Pour sa part, le Pr Rafik Allouche, président du SNMASM, a indiqué que «la situation ne risque pas de connaître un dénouement du fait que les pouvoirs publics continuent à tourner le dos à nos doléances». «Cela influera de manière négative sur l’avenir des étudiants en médecine, qui, eux aussi, sont montés au créneau pour mettre la pression sur les pouvoirs publics afin qu’ils trouvent une solution à cette situation critique », tempête-t-il. Il a par ailleurs brandi la menace d’« aller vers une année blanche si le gouvernement persiste dans le silence».
Décidé à la majorité absolue, lors de la dernière assemblée générale tenue à l’amphithéâtre de Pierre et Marie-Curie (CPMC) d’Alger, ce mouvement de contestation intervient afin « de dénoncer le fait que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n’a pas tenu sa promesse relative à l’octroi de la rétribution de la santé publique à cette corporation », déplorent les maîtres-assistants, les docents et les professeurs en sciences médicales.
Rappelons toutefois, que les hospitalo-universitaires avait obtenu un échéancier et un nouveau procès-verbal, qui a été déposé le 21 janvier dernier, au niveau de la direction générale de la fonction publique. Ils avaient par la suite, accordé aux responsables concernés un délai de trois semaines, pour l’application de ce décret. Chose qui n’a pas été faite et qui a mis les hospitalo-universitaires en colère contre la tutelle.
Cette action sera suivie d’une assemblée générale pour l’évaluation de l’état des lieux de cette grève et pour décider des trois jours à venir, au cas où les responsables concernés continuaient à tourner le dos à leur doléance.
Lemya Ouchenir
