La RN 128 a été le week-end passé le théâtre d’une opération spectaculaire des services de sécurité de la wilaya de Tizi-Ouzou qui ont pu démanteler un important réseau spécialisé dans la prostitution et le proxénétisme. 12 individus au total, dont 11 femmes, ont été ainsi interpellés et poursuivis pour création de lieux de débauche et prostitution. Une autre opération de contrôle, qui a ciblé un lieu abritant un commerce illicite de boissons alcoolisées à Timizart Laghbar, a donné lieu, le 28 octobre dernier, à l’arrestation de huit personnes dont quatre femmes de mœurs légères et la saisie d’une importante quantité de boissons alcoolisées. Une autre opération de même nature a été enclenchée par les services de sécurité à Draâ El Mizan ayant donné lieu à l’arrestation d’une dizaine des femmes de mœurs légères. La RN 128 a été aussi à plusieurs reprises le théâtre de plusieurs coups de filet des services de sécurité qui sont venus à bout de bandes spécialisées.
Ces faits cités, qui ne sont bien évidemment que la partie immergée de l’iceberg, dénotent tout de même le niveau atteint par un phénomène étranger à la société algérienne, en général, et à Tizi-Ouzou en particulier. La ville des Genêts, qui a de tout temps été le carrefour des cultures, une ville ouverte sur le monde et qui ne s’est jamais fait de limite dans ce sens, se trouve, paradoxalement rongée par des fléaux sociaux. La prolifération des lieux de débauche, de prostitution surtout, s’est faite d’une manière tellement rapide que les Tizi-Ouzéen n’ont même pas vu arriver le danger. Les craintes d’une dislocation des éléments de base formant le tissu social sont déjà là. Quelques comités de villages de Tizi-Ouzou montent au créneau pour dénoncer la perversion qui guette les localités. Certains associations dénoncent et tirent la sonnette d’alarme. C’est le cas de l’Amicale algérienne de lutte contre les fléaux sociaux dont le bureau de Tizi-Ouzou a dressé un état des lieux jugé alarmant. Pour le coordinateur de wilaya de ladite association, il s’agit avant tout de dénoncer les réseaux qui pullulent d’une manière effarante, il citera plusieurs places et lieux où la prostitution serait pratiquée à grande échelle. En ville, sur la RN 128, dans certaines localités, ces réseaux qui font “travailler” des jeunes filles en difficulté sociale, des divorcées et autres veuves, s’enrichissent sur le dos de leurs victimes. Les mises en cause dans certains opérations des services de sécurité sont originaires de plusieurs régions du pays. C’est dire à quel point Tizi est devenue l’attraction et attire de plus en plus des individus dépravées.
Une intervention efficace des services de sécurité, avec l’implication de la société civile, est à même d’arrêter la propagation d’un phénomène dévastateur.
Tayeb Laoui