Ce qu’Amar Ghoul n’a pas vu

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Amar Ghoul n’ignore pas que certains tronçons ont été bâclés dans leurs travaux de réalisation, et la preuve, le premier responsable des Travaux publics a eu à le constater en empruntant l’autoroute de Lakhdaria jusqu’à Bouira. Réceptionné, il y a quelques mois de cela, le tronçon en question fait déjà l’objet de rafistolage, et en plusieurs endroits on remarquera que des travaux, notamment sur les ponts au niveau des jointures, sont en cours. Comment expliquer la présence de chantiers sur des tronçons autoroutiers récemment ouverts à la circulation ? Une interrogation à laquelle le ministre répondra indirectement lors de son point de presse sur le viaduc des Bibans. “L’autoroute Est – Ouest est un projet qui dispose d’un budget de 11 milliards de dollars.’’ A comprendre donc, que ces travaux effectués ces jours-ci, sont à la charge de l’entreprise qui a réalisé le dit tronçon. Cependant, lors de sa livraison, le tronçon n’aurait il pas dû être, au préalable, sujet à une vérification par les services du ministère des travaux publics ? Une autre interrogation qui s’ajoute à tant d’autres, comme par exemple l’état de la chaussée de cette autoroute, l’absence de clôture dans certains endroits ce qui fait qu’il n’est pas rare de croiser des animaux sauvages, ou même domestiques sur cette autoroute. Il est vrai que la signalisation routière est clairement et régulièrement indiquée. Les panneaux de limitations de vitesse mentionnent 80 km/h. Mais même à cette vitesse, éviter de heurter un troupeau de moutons ou d’un quelconque animal sauvage n’est pas une manœuvre facile. De même pour les dénivellations de la chaussée, et cela en respectant la limitation de vitesse, qui risquent de faire bondir du siège conducteur et passagers. Au niveau de la sortie Est de Bouira, plus précisément au lieu dit Draâ Latache, un danger, et pas des moindres, a failli causer plusieurs accidents. En effet, l’ancienne bretelle menant vers le tronçon autoroutier permettant le contournement de la ville d’El Esnam avait été fermée au lendemain de l’ouverture du tronçon Bouira-Bechloul. Mais durant quelques jours, l’accès a été mystérieusement rouvert et plusieurs catastrophes ont été évitées de justesse. Bizarrement, c’est au moment où Amar Ghoul était en visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Bouira que cette bretelle a de nouveau été condamnée, et des engins ont carrément creusé la chaussée pour éviter que les automobilistes puissent rejoindre l’autoroute en cet endroit. Bien d’autres irrégularités mériteraient d’être citées pour éviter que cette autoroute devienne une hécatombe, à l’exemple de ces commerces informels sur le bord de la chaussée, où des fruits de saison sont proposés à la vente sans que cet état de fait interpelle les autorités concernées. Le ministre des Travaux publics est certes aux aguets pour que ce grand projet structurant soit livré dans les délais, selon les normes de sécurité et d’esthétique. Cependant, certaines spécificités ne sont pas mentionnées dans le cahier des charges, ni dans aucune autre nomenclature qui ne prévoit pas l’activité de commerces illicites aux abords d’une autoroute.

Hafidh B.

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