“Gagner la coupe est un plaisir inégalé”

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L’un des meilleurs gardiens de l’histoire du football algérien, et ancien portier de l’équipe du CRB des années 1960, Mohamed Abrouk, revient sur les moments forts de sa carrière, et notamment sur les trois finales de la coupe d’Algérie qu’il a remportées (1966-1969-1970). « C’était des moments chargés d’émotion, et surtout de fierté. Le plaisir de gagner la coupe d’Algérie reste et restera toujours inégalé. Avec le CRB, j’ai pu goûter à la joie que peut procurer ce trophée tant désiré », raconte à l’APS Mohamed Abrouk. Véritable dernier rempart du grand Chabab, Abrouk représentait une assurance sûre pour son équipe, grâce notamment à ses interventions et a son courage sur le terrain. En 1966, lors de la finale remportée face au RCK (3-1), Abrouk était sur le banc de touche. “L’entraîneur de l’époque, Ahmed Zitoun, a décidé de titulariser Nassou. C’était son choix, mais le plus important est que j’étais parmi l’équipe victorieuse qui a offert au club sa première coupe d’Algérie ». Quelques années plus tard, Abrouk a pris des galons pour devenir le gardien N.1 du CRB. Lors des finales remportées contre l’USM Alger en 1969 et 1970, Abrouk a énormément contribué aux deux sacres de son équipe. « Je ne suis pas prés d’oublier ces moments. On a réussi à décrocher deux fois de suite, la coupe devant une très belle équipe de l’USMA, constellée de bons joueurs », se souvient Abrouk. La finale qui l’a marquée le plus, et qui reste gravée à jamais dans sa mémoire est celle rejouée en 1970. Le CRB a atomisé l’USMA sur le score de 5 à 3 (a.p), lors d’une somptueuse rencontre disputée au stade du 20-Août 1955, devant un public des grands jours. « Il y avait beaucoup de buts, du spectacle sur le terrain, de l’euphorie dans les gradins, et surtout du suspense à vous couper le souffle, bref tous les ingrédients d’un match que je ne suis pas prés d’oublier ». Abrouk parle des moments qui ont précédé cette rencontre, et surtout sa joie au coup de sifflet final de l’arbitre. « J’étais bien concentré sur mon sujet, je savais ce qui m’attendait sur le terrain face aux excellents attaquants que renfermait l’USMA. Le stade était plein à craquer, ce qui nous a énormément motivé par la suite. Même si les usmistes ont réussi à me planter trois banderilles, cela n’a pas diminué de ma joie après la fin de la rencontre ». En tant que gardien de buts, Abrouk était face à de redoutables attaquants, qui ne se faisaient pas prier pour frapper. Il cite certains d’entre eux qui lui rendaient parfois la tâche difficile. « Lors des deux finales contre l’USMA par exemple, il y avait les Meziani, Bernaoui et Chalabi, qui m’impressionnaient par leurs qualités, mais une fois sur le terrain, j’oublie tout et je me concentre uniquement sur le match. Il ne faut pas oublier que j’ai joué contre le grand Pelé, et je n’avais eu aucun complexe ». Avant chaque finale, les joueurs du CRB se préparaient dans une ambiance fraternelle, selon Abrouk, où la solidarité régnait en maître entre eux. « C’est vrai qu’a l’approche de chaque finale, on ressent une certaine peur, qui engendre le courage par la suite. Vu le standing du club, on n’avait pas droit à l’erreur. Notre solidarité, le soutien des dirigeants, et notre volonté, nous ont aidé à nous surpasser », a t-il expliqué.

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