Mais la situation est encore plus alarmante pour tous ces citoyens et citoyens n’ayant pas de travail, donc pas de rentes. A côté de cela, d’autres franges de la société sont accablées par la misère et les handicaps.
Pour la première catégorie, à savoir les chômeurs, on distingue bien évidemment les jeunes et les pères de famille.
Ces derniers sont les plus exposés car ayant des familles à charge.
Chez ces chefs de familles, le besoin de trouver un travail ou de retrouver un boulot perdu se fait de plus en plus sentir. A Bouira, beaucoup d’entre eux sont inscrits sur les listes des bénéficiaires des dispositifs du filet social et l’AIG. Au niveau de certaines communes de Bouira, ou le nombre de ces postes est assez limité, et en déça de la demande, les services sociaux chargés de la gestion de ce dossier sont souvent confrontés à des problèmes lorsque arrive l’échéance du renouvellement de ces listes. Des listes tournantes qui exigent à chaque fois l’éjection des noms. Et comme ces noms sont dans la majorité des cas ceux de pères de familles, le problème se pose automatiquement devant les agents municipaux. Quand des pères de familles se bousculent devant les mairies dans l’espoir de bénéficier d’une indemnité qui n’atteigne souvent pas les 4 000 DA, cela donne une idée sur la détresse vécue par ces personnes au chômage. Ces personnes dont les rangs ne cessent de grossir se trouvent inscrits sur les listes des démunis susceptibles de bénéficier des différentes actions entreprises par la D.A.S à l’approche du mois de ramadhan et de la rentrée scolaire. Cependant, la situation de ces gens s’est tout de même améliorée à la faveur du lancement des projets BTP et des chantiers autoroutiers à travers la wilaya de Bouira et nombreux sont ceux et celles qui ont trouvé un boulot. Dans le cas des jeunes, notamment ceux ayant suivi un cursus universitaire, les choses semblent aller mieux, et ce depuis le lancement, il y a quelques mois, des nouveaux dispositifs d’emploi (CIP) gérés par la DAS, la DEJ et les agences de l’emploi ANEM. Mais c’est dans la rue que la précarité et le dénuement sont de plus en plus en vue. Dans la wilaya de Bouira, il suffit de faire un tour dans les villes et les villages pour avoir une idée claire sur l’ampleur de la pauvreté. Des mendiants, des sans abri, et des S.D.F font désormais partie du paysage. A Bouira-ville, il n’est pas rare de croiser des familles entières, femmes et gosses demander la charité.
Du côté de la ville de Aïn Bessem, l’enquête réalisée par notre quotidien il y a de cela une année, a levé le voile sur une situation des plus précaires. Une dizaine de sans abris vivent à longueur d’année dans la rue. Les malades mentaux, une autre catégorie de personnes en détresse, sont de plus en plus nombreux dans les villes de Bouira. Il faut dire que malgré l’existence d’institution étatiques telle la DAS et d’organismes tels que le croissant-rouge algérien (C-RA), chargés de l’action humanitaire, la pauvreté n’est pas prête de reculer. Là, l’absence du mouvement associatif fait grandement défaut. En fait, ce sont ces associations qui devraient en principe activer dans l’humanitaire afin de venir en aide à toutes ces catégories de personnes vivant dans la précarité. En évoquant les associations spécialisées dans l’humanitaire, le cas des restos du cœur crées par le célèbre humoriste Coluche en France est édifiant. L’aventure commencée il y a près de trente ans par cet humoriste continue et se perpétue jusqu’à nos jours. En Algérie, sans l’apport et l’implication du mouvement associatif, l’action de l’Etat à travers les services sociaux et le C-RA demeure insuffisante.
Djamel M.