Le farniente des riches, les vacances des pauvres

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“Cette année, je compte bien passer mes congés en dehors du pays, la Tunisie ou la Turquie, les prix sont vraiment abordables pour un couple travailleur”, nous dit Ali, un jeune fonctionnaire dans une administration publique, interrogé par nos soins sur sa destination préférée pour les vacances qui pointent déjà son nez. L’avis de notre interlocuteur est loin de faire l’unanimité chez les citoyens rencontrés hier dans les différentes artères de la ville des Genêts. En effet, nombreux sont ceux qui ont estimé que la question est loin de constituer leur priorité. “Je n’y pense même pas, dira Malik, jeune chômeur originaire de la commune de Boudjima. Comment voulez-vous parler des vacances alors que je n’ai aucun sou dans mes poches. Les vacances ? ça n’a jamais fait partie de mon champ de réflexion”. Il faut dire dans ce sens que l’érosion du pouvoir d’achat du simple citoyen a fait que les gens relèguent au second plan de leurs préoccupations, la question de planifier et d’organiser des vacances. A Tizi-Ouzou, même si la tendance générale privilégie les sites touristiques de la wilaya, il est clair que l’apparition, en grand nombre, des agences de voyages, a boosté les voyages à l’étranger. Cependant, cette option n’est guère accessible à toutes les franges de la société. C’est même l’apanage d’une certaine catégorie sociale dite bourgeoise ou “les petits bourgeois” pour reprendre la fameuse appellation de Lenine. Madjid étudiant en sciences de gestion à l’université de Tizi-Ouzou abonde dans le même sens : “Déjà pour passer le week-end à Tigzirt ou Azzefoun, il faut le planifier pendant toute une semaine alors que l’endroit se trouve à une dizaine de kilomètres seulement du chef-lieu communal de Tizi-Ouzou. En plus du manque de moyens, il y a aussi la culture touristique qui manque cruellement. Les gens n’ont pas l’habitude de prendre la destination des pays touristiques en égard à la décennie noir qui a traversé le pays”, nous dit Madjid.

Tigzirt et Azeffoun : c’est déjà le rush !

Le temps caniculaire qui a sévi dans la ville des Genêts ces derniers jours a poussé les Tizi-Ouzéens à se précipiter vers les plages de Tigzirt et Azzefoun. Ce week-end a été marqué par le rush sur ces deux plages. A Tigzirt, c’est le port qui a été pris d’assaut par les centaines de jeunes à la recherche d’un moment de détente loin de la grande chaleur de la ville. Cependant, beaucoup parmi les estivants estiment que ces deux localités qui sont la destination préféré des petites bourses, sont loin d’afficher la meilleure image en ce sens qu’un retard considérable en termes d’aménagement de ces deux zones touristiques est déjà constaté. L’arrivée de la période des grandes chaleurs en ce mois de mai a certainement pris de court les autorités locales qui se voient ainsi contraintes d’aménager les plages au milieu de la forte présence des “touristes”. Loin de l’autosatisfaction des responsables du secteur, la population espère que ce retard sera rattrapé dans les plus brefs délais, afin d’éviter que la saison estivale soit dès le départ condamnée à l’échec.

Nettoyage des plages : 4,9 milliards de centimes réservés

Ayant déjà prouvé son efficacité, l’opération Blanche Algérie sera également reconduite dans le cadre du dispositif spécial mis en place par les autorités de la wilaya. Ainsi, la direction de l’action sociale de la wilaya de Tizi-Ouzou, annonce la mobilisation d’une enveloppe budgétaire consacrée au nettoyage des plages. Il s’agit de 4,9 milliards de centimes qui serviront à nettoyer sept plages de Tigzirt et dAzeffoun. A Tigzirt, seront consacrées les plages Feraoun, Tassalast et la Grande Plage alors qu’à Azeffoune ce sont les plages du Caroubier, celle du Centre, Petit paradis et celle de Sadi Khelifa qui seront touchées par l’opération Blanche Algérie. Même les responsables affichent un sentiment de satisfaction eu égard, surtout, aux gros investissements consentis pour la réussite de la saison estivale. Il reste, toute de même, que la rue demeure indifférente et plusieurs parmi les citoyens que nous avons apostrophés, hier, affichent même un certain pissimisme. “ Chaque année on entend la même histoire”, dira l’un d’eux.

A. Z.

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