« La wilaya de Tizi-Ouzou est un terrain de prédilection pour la création de petites entreprises et qui pourront créer une dynamique susceptible de donner de l’espoir aux nombreux jeunes qui sont en chômage, pour peu que l’on s’attache à faire au préalable des études au cas par cas », nous dit C. Achour, un jeune vétérinaire en exercice interrogé sur la mortalité des PME/PMI. Prenant son créneau comme exemple et connaissant suffisamment le territoire de la wilaya, il s’adonna à égrener le chapelet davantages qu’offre la wilaya, avec ses innombrables atouts
(70 km de côte, une surface agricole, et des ressources hydriques non négligeables, un climat des plus favorables et une main d’œuvre qui ne demande qu’a être sollicité ), tout en mettant l’exergue sur l’incontournable volonté politique des pouvoirs publics à parrainer et encadrer les initiatives, ainsi que la nécessité absolue d’inhiber les lenteurs administratives et, par ricochet, toute forme de bureaucratie et de corruption. “Tenez, prenez par exemple l’élevage, l’agriculture maraichère, la pèche ; on peut facilement créer de la richesse et de l’emploi, pour peu qu’on prenne tous les éléments en compte. On peut aller vers une autossuffisance locale en viande (rouge et blanche), poisson et en produits laitiers. Je pense qu’on peut mieux faire”,
ajoutera-t-il.
Dédales de statistiques et réalité du terrain
La wilaya de Tizi-Ouzou compte 11411PME, dont 17 publiques, selon les statistiques communiquées par la direction de la PME/PMI. Ce qui a crée 27822 postes d’emploi. La croissance entre 2007 et 2008 est de 1795 entreprises (ce qui a généré 4408 emplois). Les secteurs d’activités des PME par ordre sont : commerces (2717), Bâtiment et travaux publics (2684), Agro-alimentaire (1343), Services (935), transport (742) et industrie du cuir (09). Au cours des trois années 2006, 2007 et 2008, successivement 894, 643 et 18 PME ont cessé leurs activités.
Quant aux causes, sans doute multiples, qui sont derrière la cessation d’activité des PME, M. Bara nous dira : « On n’est pas encore arrivés au stade de connaître les causes exactes de radiations, mais généralement c’est, probablement, un changement d’activité, de délocalisation et de cessations temporaires ».
Les chiffres relatifs au nombre d’entreprises ayant cessé leurs activités étant probants certes, mais il est attendu des pouvoirs publics de faire un diagnostic local pour recenser les causes multiples de la mortalité de certaines. Compte tenu des spécificités de la wilaya et de la Kabylie en général, le problème du foncier et du relief montagneux de la région, auxquels le facteur sécuritaire s’est adjoint ces dernières années pour compliquer la donne, font qu’il y a concentration au niveau des zones urbaines et sur l’axe de la RN12.
Quant aux lenteurs administratives et les différents écueils, à présent, ils écument les petites entreprises et unités résistantes, les plongeant dans la léthargie, avec le risque majeur de les voir s’éteindre, sous les coups de vents, comme des chandelles les unes après les autres. La filière du lait en est un exemple vivant. Les éleveurs dénoncent des problèmes qui, avec le respect des closes, n’ont pas lieu d’être.
A. K.
