Les réponses données, hier, aux questions posées aux directeurs de l’exécutif de wilaya lors des travaux de la session ordinaire de mardi et mercredi derniers n’ont pas convaincu les élus de l’Assemblée populaire de wilaya de Béjaïa. Des réponses évasives, selon des élus, qui sonnent encore une fois comme des aveux d’échec de la plupart des directions de l’exécutif qui peinent à réaliser des projets dans les délais convenus. Il reste cependant que des points sombres, selon d’autres, ont été dissipés à la faveur de la nouvelle manière de faire du premier responsable de l’exécutif de wilaya. D’ailleurs, une nouvelle dynamique vient d’être impulsée et de nouveaux mécanismes ont été mis en place pour pallier les insuffisances cumulées au fil des années. Même le taux de consommation des crédits a connu une nette progression par rapport aux années précédentes. A ce titre, le directeur de la planification et de l’aménagement du territoire a souligné, lors de son intervention devant les élus, que « le rythme de consommation de crédits lors des quatre dernières années connaît une évolution notable”, attestant en outre que les consommations en PSD sont passées de 5,5 MDS en 2005, 6,3 MDS en 2006, 9 MDS en 2007 et 12,18 en 2008. A ses yeux, les retards accusés dans la réalisation de quelques projets sont dus notamment à la non-maturation des projets. « Il faut rappeler que la réglementation en vigueur conditionne l’inscription de projet par l’accomplissement des phases de maturation préalable, mais les préoccupations des assemblées élues et de l’administration pour répondre à la demande exprimée se traduit souvent par l’individualisation sans maturation, d’où les retards », explique-t-il aux élus. Pour lui, il s’agit désormais de réduire les déficits. Comment ? Après un long débat dans le cadre de la commission mixte de diagnostic, administration -APW, recommande-t-il, il est plus judicieux, dans le cadre du plan quinquennal 2010/2014, de coordonner davantage les efforts entre les différents secteurs et de travailler en étroite collaboration avec les élus. Cela permettra, estime-t-il, « de réunir les meilleures conditions » pour réussir toute action entreprise. En ce qui concerne le problème des APC bloquées, le wali de Béjaïa a souligné que l’administration a toujours privilégié le langage d’apaisement et de la sagesse. D’ailleurs, rappelle-t-il, plusieurs initiatives ont été entreprises, ce qui a permis de passer de 15 communes bloquées en 2008 à 7 seulement aujourd’hui. Au sujet des préoccupations des élus quant aux suites réservées aux motions de retrait de confiance et par conséquent la non-application du code communal, le wali a souligné que « le retrait doit se faire dans un cadre légal et à l’intérieur des APC. » S’agissant du centre hospitalo-universitaire de Béjaïa, Ali Bedrici a soutenu que son ouverture n’est pas tributaire des travaux d’aménagement. Le seul problème qui se pose, révèle-t-il, a trait aux salles de cours et autres bureaux des professeurs, en promettant au passage que ces infrastructures seront prêtes à la rentrée universitaire prochaine. Dans son intervention, le wali de Béjaïa a fait comprendre aux élus que les retards enregistrés dans la réalisation de quelques projets sont dus à la problématique lancinante des oppositions de citoyens. A ce propos, il a indiqué que la meilleure façon de prévenir et, pourquoi pas d’en finir avec ce problème reste la sensibilisation des citoyens. Même l’utilisation de la force publique, ajoute-t-il, doit se faire d’une manière sage. Le plus important, souligne-t-il, est d’impliquer toutes les parties pour lever toutes les contraintes. Il est à souligner, par ailleurs, que c’est la première fois que les élus de l’assemblée populaire de wilaya de Béjaïa reçoivent les réponses à leurs préoccupations sous forme d’un document. Une première qui a fait dire au wali que « les directeurs doivent veiller à honorer leurs engagements. »
Dalil S.
