Postés aux endroits les plus populeux, les mieux fréquentés des cités, de nombreux enfants des deux sexes, pas plus haut que trois pommes tendent la main aux passants. Le rituel commence tôt le matin, s’exerce avec ferveur jusqu’au crépuscule, nourri par des prières, des litanies et des vœux destinés à susciter de la compassion, de la mansuétude chez les passants. Evoquer la mendicité des enfants, c’est s’attarder sur un phénomène qui tend à s’enraciner, car de plus en plus le “fléau” s’aggrave, et prend de l’ampleur. Combien de fois n’a-t-on pas vu un enfant accoster les passants montés dans les bus, ou faire le tour des cafés pour demander la charité. Au niveau des marchés que compte toute la vallée de la Soummam, c’est par dizaines qu’ils s’éparpillent pour quémander une pièce. Ils sont sans cesse plus nombreux ces infortunés. Le phénomène de la mendicité n’est pas seulement l’apanage des enfants, même les femmes s’adonnent à cette activité. Mal nippées et accompagnées de toutes leurs smalas, postées en divers endroits et passages obligés menant aux divers marchés, elles s’adonnent à la mendicité. Victimes de l’infâme code la famille, elles exhibent toutes sortes “d’artifices” pour apitoyer les passants, allant de l’ordonnance, de la carte “handicapé”, ou expose carrément son bébé. Devant ce phénomène des plus affligeants, et combien dégradant, nouveau dans nos régions de Kabylie, il y a lieu de tirer la sonnette d’alarme car le goût de lucre aidant. L’enfant cède facilement à la tentation du gain facile. L’Algérie qui a ratifié les conventions internationales sur les droits de l’enfant doit prendre des mesures pour éradiquer ce phénomène et mettre à l’abri ces innocents. La solidarité ce n’est pas le nombre de couffins distribués durant le mois de carême, mais celui de créer des structures d’accueils afin d’éradiquer ce fléau. Claironner à longueur de l’année avoir engrangé plus de 130 milliards de dollars, et voir une grande frange de la société mendier, c’est du mépris…
B. R.
