Ainsi, dans son allocution d’ouverture, Abdelkader Mechebek, président de la commission de la défense nationale, a estimé que, l’idée de la commission était en fait, « de donner la parole aux commis de l’Etat et aux experts concernés pour faire conférer, devant les membres de la représentation nationale sur la lutte globale qui est menée par l’Algérie contre les diverses formes du crime organisé transfrontalier ou transnational et sur les problématiques, notamment humaines liées aux flux migratoires et à l’émigration clandestine».
Le thème débattu, hier, par les présents, «est un thème vaste», dont la commission n’a pas voulu «appréhender que sous quelques-uns de ses aspects », a soutenu, M. Mechebek, qui en a énuméré quelques-uns dont la contrebande, la contrefaçon, le trafic illicite de stupéfiants, la cybercriminalité, la fuite des capitaux, l’émigration clandestine ou la fuite des cerveaux «que d’aucuns appellent pudiquement, la mobilité internationale des compétences ».
La rencontre d’hier était beaucoup plus un forum de réflexion dont l’objectif tracé par les organisateurs est «d’informer le législateur soucieux de l’application des lois promulguées sur les progrès que l’Algérie a mis à son actif dans un domaine de l’action étatique qui demeure assez méconnu du grand public, mais qui est vital pour le pays dés lors qu’il touche à sa sécurité, à celle de son économie et à celle de ses patrimoines». Plus de 13 communications ont été présentées, hier. Un documentaire réalisé par l’ENTV a été également projeté. A souligner qu’un panel de députés, à l’instar de Mourad Mansour, du PT, et en sa qualité de rapporteur de la commission, Abderrahmane Rafaa, vice-président de la commission ainsi que Boualem Tatah, en sa qualité du directeur général du DFEL/APN, des représentants des corps constitués, des ministères, d’associations, ont pris part à la rencontre.
Le documentaire diffusé, avant l’entame des conférences a relaté les dangers de ces crimes sur l’économie nationale. Plusieurs experts, en douane, police, gendarmerie, impôts… ont «affirmé leur engagement à venir à bout de ce phénomène », qui est, par ailleurs, la source d’autres crimes, comme le financement du terrorisme, le blanchiment d’argent, la fraude fiscale… La première conférence donnée, hier, par le colonel Djamel Zeghida, chef du département de la police judiciaire au commandement de la Gendarmerie nationale a traité « du contrôle du flux migratoire aux frontières ». Le colonel Zeghida a énuméré les raisons pour lesquelles l’Algérie est choisie par ces flux qui viennent, essentiellement des pays du Sahel. Ce flux, ainsi que la dynamique que connaît l’économie nationale, la fermeture des frontières européennes avec la mise en place de l’espace Schengen, «ont fait que l’Algérie est devenue, avec le temps, une zone de fixation de ces flux». «70% de ce flux migratoire s’y installent», a confirmé le colonel Zeghida. Et d’ajouter que l’émigration clandestine draine plus de 48 nationalités dont des Asiatiques. Par ailleurs, le conférencier a estimé que cette émigration, non contrôlée, génère des maladies sur la santé publique, des violences, contre les citoyens, à l’instar d’un automobilistes de Sétif qui a été délesté de son véhicule par des migrants africains. De son côté, Abdelkader Mostefaoui, commissaire à la direction de la Police judiciaire a longuement expliqué le sujet du crime organisé, selon les lois nationales, celles d’Interpol et les moyens légaux mis en place pour la répression de ce phénomène. D’autre part, la relation entre ces trafics de tous genres et le financement du terrorisme a été démontrée par les conférenciers, tout au long de leurs contributions, sur la contrefaçon, le commerce clandestin, le trafic de drogue, le blanchiment d’argent, la corruption… D’autres experts aux douanes, aux Impôts, aux ministères des Finances, de la Culture, de l’Intérieur…ont animé chacun une conférence, avec la participation de chercheurs venus notamment du CREAD.
M. Mouloudj